Entre la Chine et les Etats-Unis, la guerre des nerfs s’installe, le commerce est déjà affecté

Des camions et des conteneurs d’expédition dans un port à Nankin, dans la province du Jiangsu, en Chine, le 8 avril 2025. STRINGER / AFP

La rupture a été consommée en quelques jours à peine. Les joutes, qui demeuraient largement rhétoriques entre les deux premières puissances, laissent soudainement place à une grande fracture. Le commerce, qui maintenait l’interdépendance entre les Etats-Unis et la Chine, subit un coup d’arrêt. Ces dernières semaines, les portiques du port de Shanghaï, le premier au monde, s’empressaient de charger autant de conteneurs que possible sur des cargos à destination des Etats-Unis, afin d’éviter le couperet des droits de douane promis par Donald Trump.

Cette course a cessé, jeudi 10 avril, au lendemain de l’entrée en vigueur de taxes prohibitives imposées par le président américain, et le jour où se sont appliquées celles adoptées en représailles par la Chine, raconte Caixin, le magazine le plus indépendant et respecté du pays. Depuis lors, dans les deux plus grands terminaux portuaires de la capitale économique, l’un situé sur l’estuaire du fleuve Yangzi Jiang, et l’autre sur une île à 30 kilomètres au large, on ne compte presque plus aucun navire en chargement pour les côtes américaines.

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Nice: un incendie se déclare dans une carrosserie, plus de 30 pompiers mobilisés

Un feu s’est déclaré ce mercredi soir sur une voiture située rue du Docteur Ardoin à Nice (Alpes-Maritimes). Une trentaine de sapeurs-pompiers sont réquisitionnés

Un incendie s’est déclenché dans une carrosserie rue du Docteur Ardoin ce mercredi soir 9 avril à Nice entraînant l’intervention des pompiers, a appris BFM Nice Côte d’Azur.

Un important dispositif était présent sur les lieux afin de limiter la propagation à l’ensemble des véhicules et logements voisins. Au total, cinq lances à incendie, dont une sur la grande échelle, ont été utilisées. Le feu a été maîtrisé vers 22 heures.

Aucune victime n’est à signaler. 10 engins destinés à lutter contre le feu et 34 sapeurs-pompiers ont été envoyés sur place. La police nationale et la police municipale sont aussi présentes sur les lieux de l’incendie.

Il est conseillé au public de laisser passer les véhicules d’urgence se rendant sur les lieux et de ne pas s’approcher du lieu de l’intervention.

Margaux Sansano avec Lilian Pouyaud

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L’Académie de médecine réaffirme son opposition à la légalisation du cannabis

L’Académie de médecine s’appuie sur certaines études menées dans des pays où le cannabis a été légalisé pour réaffirmer son opposition à une légalisation en France.

L’Académie française de médecine a réitéré, ce mercredi 9 avril, son opposition de longue date à la légalisation du cannabis en France, citant certaines études récentes qui pointent des effets négatifs en matière de santé publique dans les pays ayant autorisé la consommation de cette drogue.

« La légalisation de l’usage ‘récréatif’ du cannabis causerait de graves problèmes en termes de santé publique », a estimé dans un communiqué cette institution, qui vise à exprimer le consensus médical sur un sujet donné.

Cette position est assumée depuis plusieurs décennies par l’Académie de médecine, qui s’exprime avant tout sur les conséquences d’une légalisation en matière de santé publique et non, par exemple, de criminalité.

Faut-il légaliser le cannabis ? – 17/02

Un avis basé sur des études menées dans d’autres pays

L’institution explique cette nouvelle communication par le fait que la littérature scientifique s’est récemment étoffée à partir de l’expérience de plusieurs territoires ayant légalisé le cannabis, dont notamment le Canada et de plus en plus d’Etats américains.

« Les données médicales récemment publiées confirment (…) les problèmes survenus dans les pays ayant procédé à une telle légalisation », affirme l’Académie.

Parmi les études citées, l’une, réalisée au Canada et publiée en 2022 dans le New England Journal of Medicine, montre qu’avec la légalisation, la proportion de patients testés positifs au tétrahydrocannabinol (THC), principale substance active du cannabis, a doublé chez les automobilistes hospitalisés après un accident.

Egalement au Canada, une étude, publiée en 2025 dans le Jama Network Open, a montré que, chez les patients hospitalisés pour schizophrénie, la proportion associée à l’usage de cannabis a triplé, passant d’environ 3% à plus de 10%.

D’autres études aux conclusions plus contrastées

L’Académie de médecine ne mentionne cependant pas des études aux conclusions plus contrastées. L’une d’elles, publiée dans la revue PLOS One en 2022 à partir de données recueillies aux Etats-Unis, avance que la légalisation ne s’accompagne pas d’une hausse des nouveaux consommateurs chez les mineurs.

La prise de position de l’Académie s’inscrit par ailleurs dans un contexte politique où des députés – issus de la gauche et des rangs macronistes – ont proposé en début d’année de légaliser l’usage et la détention de cannabis, selon un modèle « étroitement régulé ».

À l’inverse, l’institution insiste pour « maintenir l’interdiction en France de la vente et de la consommation du cannabis » et pour amplifier la prévention auprès des jeunes.

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A l’OMS, les Etats avancent vers un compromis sur le texte de l’accord sur les pandémies

Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d’un événement sur la santé à Berlin, en Allemagne, le 2 avril 2025. JOHN MACDOUGALL / AFP

Les délégués des Etats membres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont avancé, samedi 12 avril, vers un compromis sur un texte qui doit permettre de mieux protéger le monde de futures pandémies, après plus de trois ans de discussions.

« On a un accord de principe et on met en réserve l’accord définitif des capitales », a avancé Anne-Claire Amprou, coprésidente de l’organe de négociation et ambassadrice de France pour la santé mondiale, en précisant que les délégués se retrouveront mardi à Genève pour poursuivre les discussions sur le texte et donner leur accord définitif. Celui-ci devra encore être adopté lors de l’Assemblée mondiale de la santé, qui se tient en mai, par tous les pays membres de l’OMS.

Après une séance de négociations marathon de près de vingt-quatre heures, les délégués ont applaudi à tout rompre et ont passé de longues minutes à se congratuler. « C’est un très bon signal. Vous faites partie d’une histoire incroyable en train de se faire », a déclaré le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, resté dans la salle avec les délégués toute la nuit. Le président français, Emmanuel Macron, a salué de son côté une « décision cruciale » dans un message posté sur X. « Avec l’accord de principe pour un traité pandémie, la communauté internationale va se doter d’un nouveau système pour mieux nous protéger. Plus rapide, plus efficace, plus solidaire et plus résilient », s’est-il félicité.

Lire le décryptage | Article réservé à nos abonnés Cinq ans après le début du Covid-19, la France est-elle mieux préparée pour la prochaine pandémie ?

L’un des principaux points d’achoppement vendredi a été le paragraphe 11 de ce texte d’une trentaine de pages, qui définit le transfert de technologies pour la production de produits de santé liés aux pandémies, en particulier au profit des pays en développement, ont affirmé plusieurs sources à l’Agence France-Presse (AFP). Les pays d’Amérique latine poussent pour que ce transfert soit facilité.

Le sujet avait été au cœur des griefs des pays les plus démunis lors de la pandémie de Covid-19, quand ils voyaient les pays riches accaparer les doses de vaccin et autres tests. Plusieurs pays où l’industrie pharmaceutique pèse lourd dans l’économie sont opposés à l’idée d’obligation de transfert et insistaient sur son caractère volontaire. Un délégué a fait savoir à l’Agence France-Presse qu’un accord a été trouvé sur ce point, bien que la dernière version du texte ne fût pas encore disponible samedi matin.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Covid-19, cinq ans après : une Europe de l’urgence sanitaire s’est structurée depuis la crise

Crise du système de santé mondial

Pour Mme Amprou, il y a eu « à négocier cette semaine avec l’ensemble des Etats membres dans une approche très constructive et très positive, c’est une vraie volonté d’aboutir pour avoir un accord qui fasse vraiment la différence et qui permette de prévenir, de préparer, de répondre aux pandémies ». Selon le directeur général de la Fédération internationale de l’industrie pharmaceutique (IFPMA), David Reddy, il reste toutefois encore des points à éclaircir « Les pays ont besoin de se donner un peu plus de temps pour bien faire les choses et permettre de convenir d’un accord pratique qui renforcera notre préparation et notre réponse aux futures pandémies », écrit-il dans un courriel à l’AFP.

Seule l’expérience dira s’il survit à l’épreuve du feu : une prochaine pandémie, dont le patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, rappelle qu’il ne s’agit pas de savoir « si elle aura lieu, mais quand ».

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« Chaleur humaine »

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Ce texte est adopté dans un contexte de grave crise du multilatéralisme et du système de santé mondial provoqué par la coupe brutale de l’aide internationale américaine décidée par le président Donald Trump, alors que les Etats-Unis étaient de très loin le principal donateur humanitaire.

Ils étaient aussi le grand absent de ces négociations, le président américain ayant annoncé dès son retour à la Maison Blanche que le pays quittait l’organisation. Un retrait qui fait peser des risques sur le système de surveillance internationale des risques sanitaires, selon les experts.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés L’Organisation mondiale de la santé déstabilisée par le retrait américain

En décembre 2021, deux ans après le début de la pandémie de Covid-19, qui a fait des millions de morts et mis l’économie mondiale à genoux, les pays membres de l’OMS avaient décidé de doter le monde d’un texte devant permettre de prévenir et de mieux gérer les pandémies.

Le document de samedi a perdu du lustre par rapport aux ambitions du départ, selon James Packard Love, directeur exécutif de l’ONG Knowledge Ecology international, qui suit les négociations depuis le début. « Les propositions initiales présentées par le secrétariat étaient assez ambitieuses. Ce n’est plus le cas maintenant, car les négociations ont traîné » et les représentants des diverses industries s’en sont mêlés, a rapporté à l’AFP M. Love, ajoutant que, à ses yeux, « il y a beaucoup d’avantages à obtenir un accord ».

La grippe aviaire H5N1, dont le virus ne cesse d’infecter de nouvelles espèces, faisant craindre que la transmission entre humains ne soit qu’une question de temps, mais aussi les flambées de rougeole, dans 58 pays, faute de taux de vaccination suffisant à cause de la méfiance envers les vaccins suscitée par la désinformation, ou encore le mpox, qui fait des ravages en Afrique, sont autant d’avertissements.

Lire aussi (2024) | Article réservé à nos abonnés Rougeole : hausse des cas dans le monde sur fond de stagnation de la couverture vaccinale

Le Monde avec AFP

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Arnaud Dubreuil (Ingenico) : l’IA dans les paiements


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A la SNCF, un mouvement social menace les trains du pont du 8-Mai

En gare de Modane (Savoie), le 31 mars 2025. JEAN-PHILIPPE KSIAZEK/AFP

Le doute planait depuis plusieurs jours : la CGT allait-elle se joindre d’une manière ou d’une autre au mouvement de grève des conducteurs et des contrôleurs (les agents du service commercial trains, ASCT) ? Vendredi 11 avril, tard dans la soirée, le premier syndicat de la SNCF a diffusé un tract appelant les cheminots à cesser le travail dès le 5 mai, en amont du mouvement prévu du 7 au 11 mai à l’appel de SUD-Rail. Ce dernier, troisième syndicat de l’entreprise a « coconstruit », selon ses termes, ce mouvement avec le Collectif national ASCT (CNA), un groupe informel de contrôleurs, qui s’est fédéré sur Facebook et a été à l’origine de grèves en 2022 et en 2024.

Les revendications sont de deux ordres. Les syndicats et le CNA déplorent les modifications de dernière minute des horaires des contrôleurs. « On décale les plannings de gens qui sont déjà en horaires très décalés. On chamboule des vies déjà chamboulées », regrette Fabien Villedieu, secrétaire fédéral de SUD-Rail. Et ils demandent une augmentation de 100 euros par mois de la prime de travail des contrôleurs – tout comme les conducteurs, mobilisés pour une augmentation de leur prime de traction.

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Le Brésil, nouvelle fabrique de la démocratie

Disons-le franchement : le Brésil est sorti des radars. Il paraît loin, le temps où le pays trouvait naturellement sa place en haut des journaux, pour le meilleur, lors de la décennie dorée de croissance économique fulgurante (2003-2013) qui a débuté avec l’arrivée au pouvoir de Lula, et pour le pire, lors de la décennie noire (2014-2024), qui a vu se succéder récession historique, scandales de corruption, destitution de la présidente Dilma Rousseff et mandat ubuesque de Jair Bolsonaro. Dans un monde brutal, les regards sont désormais tournés vers Washington, Gaza, Kiev, Istanbul ou Damas.

On aurait pourtant tort de détourner trop vite les yeux du Brésil. Pas seulement du fait du poids démographique et économique de ce géant latino-américain ou de l’importance cruciale de l’Amazonie dans la lutte contre le réchauffement climatique, mais aussi et surtout car ses évolutions politiques et judiciaires récentes ont beaucoup à enseigner au monde, et en particulier aux Français, à l’heure de la condamnation de la cheffe de file du Rassemblement national, Marine Le Pen, et de l’emprise croissante de l’extrême droite.

Depuis le 26 mars, Jair Bolsonaro est officiellement poursuivi pour tentative de coup d’Etat. Accusé d’avoir tenté, fin 2022, de passer outre les résultats de la présidentielle, il aurait alors préparé l’instauration d’un Etat d’exception et envisagé l’assassinat de son successeur, Lula. Des faits d’une gravité inouïe, qui devraient être jugés dans quelques mois, et qui pourraient lui valoir jusqu’à quarante-trois années de prison.

Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, à Brasilia, le 3 avril 2025. ERALDO PERES / AP

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Strasbourg: Sciences Po de nouveau bloqué par des étudiants, l’université appelle à « lever le blocage »

Le partenariat liant Sciences Po Strasbourg à l’université Reichman, en Israël, à l’origine d’un blocage de l’établissement alsacien, a été maintenu lors d’un vote du conseil d’administration ce mardi 8 avril. Un blocage a de nouveau été mené par des étudiants.

Le bras de fer continue. Dans un vote serré, le conseil d’administration (CA) de Sciences Po Strasbourg a décidé de maintenir le partenariat avec l’université Reichman en Israël, par 16 voix pour, 14 contre et trois votes blancs le mardi 8 avril.

Au lendemain de l’annonce des résultats, une centaine d’étudiants se sont mobilisés pour bloquer, une nouvelle fois, les locaux de l’institution et dénoncer « la mauvaise foi » de la direction. « On est en colère, il y a toute une expertise qui a été rendue, ce n’était pas juste politique ou idéologique, mais un vrai travail de recherche », soutient Théana, étudiante en master et membre du comité Sciences Po pour la Palestine.

« Les intervenants extérieux, qui n’étaient pas des élèves, des professeurs ou membres du CA ont voté contre ces décisions-là. On a vraiment l’impression d’une ingérience politique au sein de Sciences Po », poursuit-elle.

La CA a « voté en toute conscience »

Le comité d’examen a été créé en mars dernier spécialement pour étudier les contours du partenariat en question. Ce dernier avait conclu que les critères académiques n’étaient pas réunis pour le maintenir.

Les étudiants estiment avoir exploré tous les recours admis par l’université mais poursuivront leur mobilisation jusqu’à la fin du partenariat. De son côté, Frédérique Berrod, présidente de l’université de Strasbourg, à laquelle dépend Sciences Po, rappelle que « les étudiants avaient accepté de discuter dans le cadre de ce comité d’examen ».

« Le blocage n’est pas la seule manière d’action, je propose une autre voie, plus constructive, pour l’ensemble des étudiants et du personnel de l’université », soutient la présidente.

Selon elle, c’est bien « au CA de se déterminer » et rappelle que les membres « ont voté en toute conscience » tout en pointant qu’il est désormais « important de respecter leur part du travail ».

« Le conseil d’administration de Sciences Po a statué hier de manière claire et je resterai la gardienne de cette délibération démocratique. Les cours peuvent et doivent donc reprendre et les personnels doivent pouvoir travailler sans entrave à Sciences Po », conclut-elle dans un communiqué.

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Comment le genre est devenu la bête noire des droites illibérales

Lors d’une manifestation contre le président Donald Trump et son conseiller Elon Musk, à Los Angeles (Californie), le 5 avril 2025. DANIEL COLE/REUTERS

C’est l’un des cris de ralliement des dirigeants réactionnaires et populistes. Dès son investiture, le 20 janvier, Donald Trump a affirmé que les Etats-Unis ne reconnaîtraient plus désormais que « deux sexes, masculin et féminin », définis à la naissance. Trois jours plus tard, à Davos, le président argentin, Javier Milei, faisait de « l’idéologie de genre » le leitmotiv de ses attaques contre le « virus mental de l’idéologie woke ». Comme eux, Vladimir Poutine dénonce régulièrement les « prétendues libertés de genre » d’un Occident jugé « décadent ».

Avant de devenir un cheval de bataille des gouvernements illibéraux, la notion de genre est d’abord un outil communément employé en sciences sociales. Née dans les années 1950 au sein des milieux psycho-médicaux américains, « elle vise alors à distinguer, dans le cadre de la clinique des personnes intersexes et transsexuelles, les phénomènes biologiques (le sexe) des rôles sociaux qui leur sont attribués (le genre), et de rendre compte du décalage psychique qui peut exister entre les deux », explique la philosophe Pauline Clochec, autrice d’Après l’identité (Hystériques & associées, 2023).

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