Suède : dix morts dans une « tuerie de masse » dans un centre

La police sur les lieux du drame, à l’école Campus Risbergska, à Örebro (Suède), le 4 février 2025. PHILIP O’CONNOR / REUTERS

Un homme a ouvert le feu, mardi, dans un centre de formation pour adultes de la ville d’Orebro, à 200 kilomètres à l’ouest de Stockholm, tuant dix personnes, selon le dernier bilan de la police suédoise, mercredi 5 février. « Le motif de la fusillade n’est pas encore connu, mais tout porte à croire que l’auteur a agi seul, sans motif idéologique », a-t-elle ajouté, précisant que le tireur s’est « très probablement » suicidé.

La police n’a pas communiqué sur le nombre exact de blessés ni la gravité des blessures, mais les autorités régionales avaient fait savoir, mardi, que six personnes avaient été hospitalisées après des blessures par balles.

Il s’agit de « la pire tuerie de masse » de l’histoire de la Suède, a déclaré le premier ministre, Ulf Kristersson, précisant qu’il était encore « difficile de mesurer l’ampleur de ce qui [s’était] passé aujourd’hui ». « Beaucoup de questions restent sans réponse », a ajouté le chef du gouvernement lors d’une conférence de presse en fin de journée, qui a demandé de « ne pas spéculer » sur les motivations du tireur présumé.

« C’est un jour très douloureux pour toute la Suède, avait-il réagi plus tôt sur le réseau social X. Mes pensées vont à tous ceux dont la journée d’école normale a été remplacée par l’horreur. Etre enfermé dans une salle de classe, en craignant pour sa vie, est un cauchemar que personne ne devrait avoir à vivre. »

Le roi de Suède, Charles XVI Gustave, a déclaré qu’il avait appris la nouvelle de la tuerie avec « tristesse et consternation ». « Ce soir, nous adressons nos condoléances aux familles et aux amis des personnes mortes. Nos pensées vont également aux blessés et à leurs familles, ainsi qu’aux autres personnes touchées », a déclaré le roi dans un communiqué publié par le palais royal.

« Un cauchemar »

Le président français, Emmanuel Macron, a exprimé sur X sa « solidarité avec la Suède ». « La France est aux côtés du peuple suédois dans cette épreuve », a-t-il ajouté, après avoir appris la nouvelle de la tuerie avec « effroi et tristesse ».« Dans ces heures sombres, nous nous tenons aux côtés de la Suède », a réagi, pour sa part, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Les autorités n’ont donné aucun élément sur le profil ou les motivations du suspect, et les circonstances de la tuerie restaient encore floues mardi soir. « Il n’est pas connu des services de police, n’a aucun contact avec les gangs [responsables de l’explosion de violence en Suède, ces dernières années] et a agi seul », a déclaré Roberto Eid Forest, chef de la police d’Örebro, lors d’une conférence de presse. « C’est un événement exceptionnel et un cauchemar », a-t-il ajouté.

La police sur les lieux du drame, à l’école Campus Risbergska, à Örebro (Suède), le 4 février 2025. JONATHAN NACKSTRAND / AFP

L’alerte avait été donnée vers 12 h 30 autour de ce centre d’enseignement pour adultes, appelée Campus Risbergska, accueille des étudiants âgés de plus de 20 ans, comme l’indique son site Internet, et propose des cours de niveau primaire et secondaire, des cours de suédois pour les immigrés, ainsi que des formations professionnelles et des programmes pour des adultes en situation de handicap.

Coups de feu dans un couloir

Le périmètre était toujours bouclé en fin de journée et des dizaines de voitures de police restaient sur place, selon des journalistes de l’Agence France-Presse. Les élèves du centre de formation et des écoles voisines ont été confinés pendant plusieurs heures avant d’être progressivement évacués au cours de l’après-midi.

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Deux enseignants du Campus Risbergska, Miriam Jarlevall et Patrik Soderman, ont déclaré au journal Dagens Nyheter avoir entendu des coups de feu dans un couloir. « Des étudiants sont venus nous dire que quelqu’un tirait. Puis nous avons entendu d’autres coups de feu dans le couloir. Nous ne sommes pas sortis, nous nous sommes cachés dans nos bureaux. » « Il y a eu beaucoup de coups de feu au début, puis le calme s’est installé pendant une demi-heure, avant que cela ne recommence. Nous étions couchés sous nos bureaux, recroquevillés », ont-ils ajouté.

Une enquête a été ouverte pour « tentative de meurtre, incendie criminel et infraction aggravée à la législation sur les armes ». La police a indiqué sur son site Internet en fin de journée s’être rendue à « différentes adresses » à Örebro au cours de la journée.

Le Monde avec AFP

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En direct, Proche-Orient : suivez les réactions aux déclarations de Donald

Les dirigeants mondiaux doivent « respecter » la volonté des Palestiniens de vivre à Gaza, insiste leur ambassadeur à l’ONU

Les dirigeants du monde devraient « respecter les souhaits » des Palestiniens qui « adorent » vivre à Gaza, a déclaré mardi l’ambassadeur palestinien à l’ONU après des propos de Donald Trump assurant que les habitants du territoire dévasté « adoreraient » le quitter.

Les Palestiniens « veulent reconstruire Gaza, reconstruire les écoles, les hôpitaux, les routes, les infrastructures, les bâtiments et les maisons, parce que c’est leur place, et ils adorent vivre là. Je pense que les dirigeants et les peuples devraient respecter les souhaits du peuple palestinien », a insisté Riyad Mansour devant la presse. « Notre pays et notre maison, c’est la bande de Gaza, elle fait partie de la Palestine », a-t-il ajouté, interrogé sur les déclarations du président américain.

Même avec les destructions infligées dans le nord du territoire, « les Palestiniens ont choisi d’y retourner », a-t-il noté, évoquant les centaines de milliers de personnes ayant fait à pied le trajet du sud vers le nord après l’entrée en vigueur, le 19 janvier, du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.

Donald Trump a proposé de transférer les Palestiniens de la bande de Gaza dans des lieux « plus sûrs » comme l’Egypte ou la Jordanie. « L’Egypte a donné une réponse claire, la Jordanie a donné une réponse claire, et la réponse est un rejet d’un déplacement du peuple palestinien de la bande de Gaza », a insisté Riyad Mansour.

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Serge Atlaoui : le citoyen français a quitté l’Indonésie après 19

Serge Atlaoui, Français de 61 ans condamné à mort en Indonésie en 2007 pour trafic de drogue – accusations qu’il a toujours niées –, a décollé mardi 4 février, dans la soirée indonésienne, pour la France après avoir passé dix-neuf ans de prison, a annoncé Nyoman Gede Surya Mataram, responsable au ministère de la justice et des droits humains indonésien, à l’Agence France-Presse (AFP). Plus tôt dans la journée, il avait été extradé de sa prison indonésienne en vue de son transfèrement.

L’avocat de M. Atlaoui, Richard Sédillot, actuellement en France et joint par l’AFP, s’est dit « particulièrement heureux » du retour de son client et s’est « réjoui que le combat (…) mené se solde par la victoire de la vie sur la mort ». Serge Atlaoui doit atterrir mercredi matin.

A son arrivée en France, Serge Atlaoui « sera conduit à Bobigny [en Seine-Saint-Denis] et présenté au parquet puis probablement placé en détention dans l’attente de la décision sur son adaptation », a déclaré à l’AFP M. Sédillot.

L’avocat interviendra ensuite, « dans un délai de quelques semaines ou quelques mois », devant le tribunal compétent « pour demander qu’une adaptation de sa peine permette sa mise en liberté ». « Serge est heureux et serein », a confié M. Sédillot, « mais il va avoir besoin d’un petit peu de temps pour se réorganiser ».

Demandé officiellement le 4 novembre par la France dans une lettre du ministre de la justice, son retour a été rendu possible par la signature d’un accord, le 24 janvier, entre les ministres français, Gérald Darmanin, et indonésien, Yusril Ihza Mahendra. Dans cet accord, Djakarta explique avoir décidé de « ne pas exécuter » le prisonnier et d’autoriser son retour pour « raisons humanitaires », car « il est malade ». M. Atlaoui a, en effet, suivi chaque semaine un traitement, ces derniers temps, dans un hôpital proche de sa prison.

Djakarta laisse également la liberté au gouvernement français d’accorder « sa clémence, une amnistie ou une réduction de peine » au seul Français actuellement condamné à mort dans l’archipel.

En 2015, Paris a obtenu un sursis de sa condamnation à mort

Serge Atlaoui avait été arrêté en 2005 dans une usine où de la drogue avait été découverte, en banlieue de Djakarta, et les autorités l’avaient accusé d’être un « chimiste ». L’artisan soudeur venu de Metz, père de quatre enfants, s’est toujours défendu d’être un trafiquant de drogue, affirmant qu’il n’avait fait qu’installer des machines industrielles dans ce qu’il croyait être une usine d’acrylique. L’affaire avait fait grand bruit en Indonésie, où la législation antidrogue est l’une des plus sévères du monde.

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Initialement condamné à la prison à vie, il avait vu la Cour suprême alourdir la sentence et le condamner à la peine capitale en appel. Il devait être exécuté aux côtés de huit autres condamnés en 2015, mais a obtenu un sursis après que Paris a intensifié la pression, les autorités indonésiennes ayant accepté de laisser un appel en suspens suivre son cours.

L’Indonésie compte actuellement au moins 530 condamnés dans le couloir de la mort, selon l’association de défense des droits Kontras, citant des données officielles. Parmi eux, plus de 90 étrangers, dont au moins une femme, selon le ministère de l’immigration et des services correctionnels.

Une Philippine de 39 ans, Mary Jane Veloso, arrêtée en 2010 et également condamnée à la peine capitale pour trafic de drogue, a été rapatriée aux Philippines à la mi-décembre, après un accord entre les deux pays. Un autre Français, Félix Dorfin, arrêté sur l’île touristique de Lombok, avait été condamné, au-delà des réquisitions, à la peine de mort en 2019, également pour un trafic de drogue qu’il a toujours nié. La sentence a ensuite été commuée en une peine de dix-neuf années de prison, qu’il purge actuellement.

Selon l’ONG Ensemble contre la peine de mort (ECPM), basée à Paris, en plus de M. Atlaoui, au moins quatre Français sont actuellement condamnés à mort dans le monde : deux hommes au Maroc et un en Chine, ainsi qu’une femme en Algérie.

Le Monde avec AFP

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Lucy, la plus célèbre australopithèque, fait son premier voyage en

La reconstitution de la femelle australopithèque Lucy, fondée sur les ossements retrouvés le 24 novembre 1974 en Ethiopie, au Musée national de Prague, le 4 février 2025. MICHAL CIZEK / AFP

Les ossements de la plus célèbre australopithèque, Lucy, découverts le 24 novembre 1974 en Ethiopie, vont être exposés à Prague à l’été 2025. Une escapade inédite en Europe pour ce squelette vieux de 3,18 millions d’années. « C’est la première fois qu’ils seront présentés sur le Vieux Continent », s’est félicité, mardi 4 février, le premier ministre tchèque, Petr Fiala, en annonçant à la presse ce rare prêt du Musée national d’Ethiopie.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Raymonde Bonnefille, géologue : « La découverte de Lucy est une œuvre collective »

Le privilège revient au Musée national de Prague qui les montrera au public dans le cadre d’une exposition plus large, ouvrant le 25 août pour deux mois. Le squelette quasi complet de Selam, jeune australopithèque morte à l’âge de 3 ans environ qui aurait vécu 100 000 ans avant Lucy, sera aussi de ce voyage sous haute sécurité.

Il avait été découvert en 2000, un quart de siècle après la mise au jour des 52 fragments d’ossements de Lucy qui allaient révolutionner la recherche scientifique et la compréhension de nos ancêtres. « Cette exposition historique va offrir aux touristes et aux chercheurs une occasion unique de voir de près ces fossiles humains », a commenté la ministre du tourisme éthiopienne, Selamawit Kassa, présente dans la capitale tchèque pour l’annonce.

Filiation directe avec l’homme contestée

D’abord appelée AL 288-1, Lucy a été baptisée ainsi en référence à la chanson des Beatles Lucy in the Sky with Diamonds, que l’équipe de scientifiques écoutait après avoir fêté la découverte. Morte possiblement entre 11 et 13 ans (ce qui est considéré comme un âge adulte pour cette espèce), mesurant 1,10 mètre de haut et pesant 29 kilos, cet hominidé bipède reconstitué à 40 % est conservé dans une pièce non ouverte au public, au cœur de la capitale Addis-Abeba.

Lire aussi (2024) | Article réservé à nos abonnés L’héritage débattu de Lucy, la plus célèbre des australopithèques

Si le musée reçoit de nombreuses sollicitations pour l’étudier, le squelette ne quitte plus l’Ethiopie qu’à de rares exceptions – il avait fait un tour des Etats-Unis entre 2007 et 2013. Longtemps décrite comme « la grand-mère de l’humanité », Lucy est aujourd’hui plutôt considérée comme une tante ou une cousine – sa filiation directe avec l’homme étant contestée.

De nombreuses trouvailles ont depuis rebattu les cartes, en Ethiopie, en Afrique du Sud, au Kenya mais aussi au Tchad. Toumaï, considéré par certains paléontologues comme le premier représentant de la lignée humaine, du haut de ses 7 millions d’années, ou encore Ardi, âgée de 4,4 millions d’années, ont rejoint Lucy au panthéon préhistorique.

Le Monde avec AFP

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Guerre en Ukraine : les nouvelles tactiques de l’état-major russe pour

Un bâtiment endommagé par des frappes militaires russes contre l’Ukraine, à Pokrovsk, dans la région de Donetsk, le 25 janvier 2025. ANTON SHYNKARENKO / REUTERS

Les forces armées russes (FAR) ont récemment changé et amélioré leurs tactiques dans différents paramètres du combat, ont observé les analystes militaires et le commandement ukrainien. Le 1er février, l’état-major russe a indiqué avoir trouvé une parade aérienne contre les drones navals ukrainiens, qui ont, au cours des deux dernières années, contraint une grande partie de la flotte russe de la mer Noire à fuir les bases de Crimée. Sur la terre ferme, le commandement ukrainien s’inquiète de la mobilité accrue de l’infanterie russe autour du centre logistique de Pokrovsk, dans la région de Donetsk. Les FAR réduisent leurs assauts frontaux sur les villes bastions du Donbass, préférant des mouvements de contournement visant à harceler puis couper les routes de ravitaillement. Troisième nouveauté, la création de régiments de dronistes intégrés horizontalement avec les unités d’infanterie des FAR, pour permettre une meilleure coordination des assauts.

Contre les drones, la meilleure parade vient encore des drones. Une vidéo publiée par le ministère de la défense russe, le 1er février, montre la destruction d’un drone naval ukrainien de type Magura par un missile à guidage laser TKB-1030 de conception récente. Les analystes de l’Institute for the Study of War, basé à Washington, valident l’observation de blogueurs militaires russes attestant que le tir de précision a été effectué depuis un Kronstadt Orion, un drone de combat et de renseignement russe de type MALE, soit moyenne altitude longue endurance. Tous relèvent qu’il s’agit du premier cas de ce type.

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Affaire de la fraude aux eaux minérales de Nestlé : Emmanuel

Emmanuel Macron à l’Institut Gustave-Roussy, à Villejuif, le 4 février 2025. BENOIT TESSIER / REUTERS

Emmanuel Macron a assuré, mardi 4 février, qu’il n’y avait eu ni « entente » ni « connivence » avec Nestlé alors que Le Monde et Radio France affirment dans une enquête que l’Elysée et Matignon ont laissé le groupe commercialiser des eaux non conformes à la réglementation et à risque pour la santé, malgré les recommandations d’interdiction des autorités sanitaires.

Lire notre enquête | Article réservé à nos abonnés Fraude aux eaux minérales : comment l’Elysée et Matignon ont cédé au lobbying de Nestlé malgré les alertes des autorités de santé

« Je ne suis pas au courant de ces choses-là. Il n’y a d’entente avec personne, il n’y a pas de connivence avec qui que ce soit », a-t-il déclaré aux journalistes, lors d’un déplacement à l’Institut Gustave-Roussy, centre de lutte contre le cancer. Au début de 2024, après de premières révélations, Nestlé Waters, filiale de la multinationale suisse de l’agroalimentaire, avait reconnu avoir eu recours à des systèmes interdits de microfiltration pour maintenir la « sécurité alimentaire » de ses eaux minérales.

Comme l’ont révélé Le Monde et Radio France il y a un an, et comme l’a reconnu Nestlé depuis, le numéro un mondial des eaux en bouteille a eu recours pendant plusieurs années à des traitements interdits – microfiltration, filtres UV et charbons actifs – pour faire face à des contaminations bactériennes ou chimiques sur le site de Perrier, à Vergèze (Gard), comme sur son site des Vosges, où sont puisées les eaux d’Hépar, de Contrex et de Vittel. Or, selon un rapport de l’agence régionale de santé d’Occitanie, la situation serait toujours problématique sur le site de Perrier, où Nestlé a dû renoncer à l’exploitation de certains puits et détruire 3 millions de bouteilles en avril 2024.

Selon l’enquête du Monde et Radio France, de nombreux échanges de courriels et de notes ministérielles montrent que l’exécutif a privilégié les intérêts de Nestlé au détriment de ceux des consommateurs en laissant le groupe suisse continuer à commercialiser une eau qu’il savait non conforme à la réglementation.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Fraude aux eaux minérales : un juge d’instruction désigné après la plainte visant Nestlé pour tromperie

Le Monde avec AFP

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Budget : de nouvelles économies sur la transition écologique sous François

La ministre française de la transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche, Agnès Pannier-Runacher, lors d’une séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, à Paris, le 22 janvier 2025. THIBAUD MORITZ / AFP

Depuis un an et les premières coupes du gouvernement Attal, en février 2024, les discussions budgétaires se ressemblent pour l’écologie : de grignotages en coups de rabot importants, l’enveloppe de la mission écologie s’amincit. « Nous sommes sur une ligne de crête entre exigence environnementale et contrainte budgétaire », a résumé la ministre de la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, lundi 20 janvier devant les sénateurs, alors que le gouvernement Bayrou cherchait encore 5 milliards d’euros d’économies pour espérer diminuer le déficit à 5,4 % à la fin de l’année.

Lors des examens des deux projets de loi de finances (PLF), celui du gouvernement Barnier et celui du gouvernement Bayrou, l’Hôtel de Roquelaure se félicite d’avoir réussi à limiter la casse sur plusieurs dossiers. Ainsi le fonds chaleur, géré par l’Agence de la transition écologique (Ademe) a finalement été maintenu à plus de 800 millions d’euros et le fonds Barnier, crucial pour l’adaptation au changement climatique, a été rehaussé de 225 à 330 millions d’euros. L’enveloppe sur la décarbonation de l’industrie, une promesse à 10 milliards d’euros d’Emmanuel Macron, est budgétée à hauteur de 1,6 milliard d’euros pour 2025. Après d’intenses tractations à l’automne 2024, l’augmentation de la taxe sur le gaz a été préférée à celle sur l’électricité, notamment parce que le Rassemblement national en avait fait une ligne rouge.

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La Cinémathèque française doit s’améliorer pour « mieux répondre aux défis

La Cinémathèque française, dans le bâtiment conçu par Frank Gehry, à Paris, en 2013. NATHAN ALLIARD/PHOTONONSTOP

Actuellement dans la tourmente pour avoir voulu programmer, en décembre 2024, le film de Bernardo Bertolucci Le Dernier Tango à Parissans envisager de l’accompagner d’un débat, ce qui avait entraîné une polémique et révélé un climat social tendu en interne ainsi qu’un management contesté, la Cinémathèque française fait l’objet, hasard du calendrier, d’un rapport de la Cour des comptes, rendu public mardi 4 février.

Un document qui n’évoque à aucun moment ces tensions, se concentrant sur les statuts, les missions, la situation financière, la stratégie immobilière et le mode de gouvernance de l’institution. « Nous n’avons pas fermé nos yeux et nos oreilles, mais notre responsabilité est de rendre compte du bon emploi de l’argent public »,a précisé d’emblée le premier président de la Cour, Pierre Moscovici, lors de la présentation du rapport à la presse, ajoutant que les magistrats n’avaient pas reçu d’alerte ni de signalement lors de leur travail.

Les rapporteurs ont passé au crible les neuf dernières années de fonctionnement de l’institution, de 2016 – date de l’arrivée à sa direction de Frédéric Bonnaud – à fin 2024. Leur constat : « pour mieux répondre aux défis qui sont les siens », des améliorations sérieuses s’imposent à la Cinémathèque française dans de nombreux domaines, « sur lesquels la Cour avait pour partie déjà attiré l’attention dans son précédent rapport » datant de 2014.

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Ce que contient la loi de lutte contre le narcotrafic,

Création d’un parquet national anticriminalité organisée (Pnaco), mesures antiblanchiment, procédure pénale simplifiée, nouveaux outils pour les enquêteurs : la proposition de loi de lutte contre le narcotrafic, adoptée quasiment unanimement par le Sénat, contient de nombreuses dispositions, pour la plupart consensuelles.

Portée par un duo de sénateurs, Etienne Blanc (Les Républicains) et Jérôme Durain (Parti socialiste), et soutenu par le gouvernement, le texte est désormais transmis à l’Assemblée nationale.

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• Parquet spécialisé

La proposition de loi visant à « sortir la France du piège du narcotrafic » remodèle l’architecture judiciaire de cette lutte avec la création d’un parquet national anticriminalité organisée (Pnaco).

Sur le modèle des parquets nationaux financier (PNF) et antiterroriste (PNAT), le Pnaco serait saisi des crimes les plus graves et constituerait une véritable « incarnation » de la lutte contre le narcotrafic, et se verrait attribuer un rôle de coordination des parquets.

Le ministre de la justice, Gérald Darmanin, espère le voir opérationnel en janvier 2026, et installé « par défaut à Paris », même si une mission de préfiguration pourrait proposer d’autres idées de lieu, comme Marseille.

L’ensemble de la chaîne pénale serait d’ailleurs spécialisée, avec des magistrats et des juges d’application des peines spécialistes de la criminalité organisée.

Ce Pnaco s’appuierait sur des services d’enquête renforcés : le texte prévoit la création par voie réglementaire d’un « état-major criminalité organisée » (EMCO), animé par la direction nationale de la police judiciaire aux côtés d’offices centraux comme l’Ofast, consacré aux stupéfiants. Situé à Nanterre, cet EMCO constituerait le « bras armé » de la lutte contre les trafiquants.

• Blanchiment, avoirs criminels

Pour frapper les trafiquants « au portefeuille », un double mécanisme de gel judiciaire et administratif des avoirs dans le domaine du trafic de stupéfiants a également été voté dans le texte.

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Diverses mesures antiblanchiment y figurent également, dont une pour permettre la fermeture administrative de commerces soupçonnés d’agir comme des « blanchisseuses ».

Une procédure « d’injonction pour richesse inexpliquée », pour obliger les suspects à s’expliquer sur leur train de vie incohérent avec leurs revenus légaux, a également été créée à l’initiative du Sénat.

La proposition de loi intègre aussi une interdiction du recours aux « mixeurs » de cryptoactifs, qui permettent de rendre l’origine de ces actifs numériques intraçable.

• Arsenal répressif et renseignement

Le texte des sénateurs Etienne Blanc et Jérôme Durain prévoit diverses mesures pour faciliter le partage d’information entre juridictions et services de renseignement. Il propose d’expérimenter le recours au renseignement algorithmique pour détecter des menaces liées à la criminalité organisée, sur le modèle de ce qui se fait en matière de terrorisme.

Un dispositif dénoncé par la gauche impose aux plateformes de messagerie chiffrée (Signal, WhatsApp, etc.) de permettre aux services de renseignement d’accéder aux correspondances des trafiquants, sous conditions strictes.

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Autre mesure décriée, car jugée attentatoire aux libertés publiques, la possibilité pour les préfets de prononcer des « interdictions de paraître » sur les points de deal à destination des trafiquants et de leurs « petites mains ».

Pour lutter contre « l’ubérisation » du trafic et l’enrôlement croissant de mineurs comme « petites mains » ou « guetteurs », le Sénat a prévu la création d’un « délit d’offre de recrutement » de mineurs sur les réseaux sociaux, puni de sept ans de prison et de 150 000 euros d’amende.

• « Dossier-coffre » et « repentis »

Sur le modèle de la loi antimafia italienne, le Sénat a adopté une refonte du régime des « repentis », considéré comme sous-exploité par rapport à son utilité pour repérer les têtes de réseaux criminels. Le statut serait ainsi rendu plus attractif, pouvant aller jusqu’à un système d’immunités de poursuites. Il est également élargi aux personnes ayant commis un crime de sang.

Pour la procédure pénale, le Sénat a introduit dans le texte la création d’un « procès-verbal distinct », parfois surnommé « dossier-coffre », dans lequel seraient stockées des informations recueillies via des techniques spéciales d’enquête (surveillance, infiltration, sonorisation, etc.).

Ces éléments, parfois capitaux pour entraîner la condamnation des suspects, seraient cachés de ces derniers et de leurs avocats pour préserver ces techniques spéciales, et ne pourraient pas être utilisés au procès pour garantir le principe du contradictoire. Une exception serait faite, lorsque ces éléments sont « d’intérêt exceptionnel pour la manifestation de la vérité » et lorsque « la vie ou l’intégrité physique d’une personne » est mise en jeu, ce qui fait bondir les avocats pénalistes.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés « Le bien-fondé de la lutte contre le narcotrafic ne peut passer par une remise en question de la légitimité des droits de la défense »

Le Monde avec AFP

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Viols de Mazan : le procès en appel se tiendra du

Gisèle Pelicot, après le verdict du procès de Dominique Pelicot et de 50 coaccusés, au palais de justice d’Avignon, le 19 décembre 2024. MANON CRUZ / REUTERS

Le procès en appel des viols de Mazan se tiendra devant la cour d’assises du Gard, à Nîmes, du 6 octobre au 21 novembre, avec treize accusés dans le box, a annoncé, mardi 4 février, la cour d’appel de Nîmes dans un communiqué.

Principal accusé au premier procès devant la cour criminelle de Vaucluse de septembre à décembre 2024, à Avignon, Dominique Pelicot avait été condamné à vingt ans de réclusion criminelle, une peine assortie d’une mesure de sûreté des deux tiers (environ quatorze ans). Mais lui ne sera pas rejugé, n’ayant pas fait appel, contrairement à dix-sept des cinquante coaccusés, ces hommes qu’il avait recrutés sur Internet pour violer son épouse, droguée aux anxiolytiques.

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Quatre se sont depuis désistés, d’où le nombre de treize accusés à ce second procès, qui cette fois aura donc lieu devant une cour d’assises, c’est-à-dire une cour composée de jurés populaires. D’ici l’ouverture de ce second procès, ces treize appelants ont encore la possibilité de se désister.

Dominique Pelicot, âgé de 72 ans, devrait cependant être appelé à témoigner à la barre, mais uniquement en tant que témoin. Il n’a pas fait appel car il « refuse » de contraindre « Gisèle à une nouvelle épreuve, à de nouveaux affrontements », avait expliqué son avocate Me Béatrice Zavarro à l’Agence France-France (AFP). Pour lui, « Madame Pelicot n’est pas et n’a jamais été son adversaire », avait-elle précisé.

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« Gisèle Pelicot se prépare à affronter ce nouveau procès »

Reconnus coupables pour la plupart de viols sur Gisèle Pelicot, à son domicile de Mazan (Vaucluse) entre 2011 et 2020, les cinquante coaccusés, âgés de 27 à 74 ans, avaient été condamnés à des peines allant de trois ans dont deux avec sursis, pour un retraité jugé pour agression sexuelle, à quinze ans de réclusion criminelle pour un homme venu six fois violer Mme Pelicot.

La principale victime, Gisèle Pelicot, devrait elle aussi être présente pour ce nouveau procès. Devenue une icône féministe, notamment pour avoir refusé que le premier procès se tienne à huis clos, afin que la « honte change de camp » et ne pèse plus sur les épaules des victimes de viols, la septuagénaire n’a « pas peur » d’un nouveau procès, avait indiqué à l’AFP Me Antoine Camus, l’un de ses avocats. « Elle entend en être et elle se prépare à affronter ce nouveau procès avec la même détermination et le même courage », avait-il insisté.

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Même s’il ne comparaîtra donc qu’en tant que témoin, Dominique Pelicot n’en a pourtant pas fini avec la justice. Mis en examen par le pôle « cold cases » de Nanterre, il pourrait d’ici peu être jugé pour une tentative de viol en 1999 en Seine-et-Marne, mais surtout un viol suivi de meurtre en 1991 à Paris, celui d’une jeune agente immobilière de 23 ans.

Voir aussi | Article réservé à nos abonnés Procès des viols de Mazan : qui sont les 51 condamnés et quelles sont les peines prononcées ?

Le Monde avec AFP

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