Crise agricole : Sébastien Lecornu tente d’obtenir une trêve de Noël

Stéphane Galais et Nina Lejeune (de dos), respectivement porte-parole et secrétaire nationale de la Confédération paysanne, avant une réunion avec le premier ministre à Matignon, à Paris, le 19 décembre 2025. GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Le gouvernement a tout fait pour éteindre la colère agricole et obtenir une trêve de Noël. Le premier ministre a enchaîné les réunions avec les différents syndicats agricoles, au fil de la journée du vendredi 19 décembre, jouant l’apaisement. Il a également promis de renouveler les rendez-vous dans le courant de la première semaine de janvier. La veille, la France avait obtenu, à Bruxelles, un report de la signature de l’accord commercial entre l’Union européenne et les pays du Mercosur, avec l’appui de l’Italie.

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Or ce traité de libre-échange était, avec la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) qui touche les élevages bovins, l’un des principaux motifs de mécontentement des agriculteurs mobilisés dans toute la France depuis près de dix jours. L’étincelle du mouvement est, en effet, partie d’une exploitation à Bordes-sur-Arize en Ariège, où des sympathisants de la Coordination rurale et de la Confédération paysanne ont tenté de s’opposer à l’abattage d’un troupeau touché par la DNC, avant d’être délogés de la ferme par les forces de l’ordre.

Depuis, le feu de la colère n’a cessé de s’étendre et de s’amplifier à l’appel de ces deux syndicats agricoles. Jeudi 18 décembre, le ministère de l’intérieur a dénombré 110 actions mobilisant quelque 5 000 personnes, contre 80 actions mercredi, 75 mardi, 45 lundi et 27 dimanche. Dès vendredi matin, les ministres se sont relayés pour faire passer le message : pas question de bloquer les routes des départs en vacances et les accès aux stations de ski. L’exécutif « ne tolérera plus de nouveaux blocages » pendant les fêtes, a lancé dans la matinée la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon.

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Plus grand, doté de catapultes électromagnétiques… à quoi ressemblera le futur porte-avions français?

Le lancement de la construction du futur porte-avions de nouvelle génération a été annoncé par Emmanuel Macron à l’occasion de son discours aux troupes stationnées aux Émirats arabes unis. Il prendra le relais du Charles de Gaulle à l’horizon 2038.

C’est un géant des mers qui commence à prendre forme. Le lancement de la construction du futur porte-avions de la marine française, estampillé « PA-NG » (porte-avions de nouvelle génération), a été annoncé ce dimanche par Emmanuel Macron, en visite auprès des militaires français stationnés aux Émirats arabes unis.

« La décision de lancer en réalisation ce très grand programme a été prise cette semaine », a annoncé le chef de l’État à Abou Dhabi.

Le prix de ce programme sera précisé en février prochain, sans doute lorsque le président se rendra sur les chantiers de Saint-Nazaire, qui ont déjà commencé à travailler sur certains éléments du bâtiment.

Le lancement des études pour le remplacement de l’actuel Charles de Gaulle, qui va naviguer jusqu’à l’horizon 2038, avait été annoncé en décembre 2020, permettant de démarrer les travaux d’ingénierie et de conception. La première phase d’étude a démarré en 2021, la Direction générale de l’armement et le Commissariat à l’énergie atomique ont commandé en 2024 la production des « équipements à long délai d’approvisionnement », notamment les équipements destinés à la propulsion nucléaire.

Quel est l’enjeu stratégique du futur porte-avions annoncé par Emmanuel Macron?

Le plus gros navire de guerre en Europe

Comme son prédécesseur, le prochain porte-avions sera doté d’une propulsion nucléaire, qui permet à la fois une longue endurance en mer (pas besoin d’être ravitaillé en carburant), mais qui sert aussi à alimenter en énergie tous les équipements à bord, dont les catapultes – qui servent au décollage des avions de combat Rafale.

Cette petite centrale nucléaire flottante accueille un équipage d’environ 2.000 personnes, un « groupe aérien embarqué » composé de 40 aéronefs (Rafale, avions-radar E-2C Hawkeye, hélicoptères NH90), des installations de maintenance, des zones de vie, des systèmes de protection (systèmes antimissiles, mitrailleuses, canons)…

Si le PA-NG n’est encore pour l’instant qu’un projet, quelques informations sont d’ores et déjà disponibles concernant ses caractéristiques. Il sera plus long que le Charles de Gaulle, qui mesure 261,5 mètres de long pour 64,3 mètres de large, alors que les dimensions de son successeur seront de 310 mètres de long pour 85 mètres de large. Il sera également plus lourd, affichant un déplacement de 78.000 tonnes, contre 42.000 pour le Charles de Gaulle.

Avion de combat de future génération et drones

La grande évolution du prochain porte-avions, c’est qu’il intègrera des catapultes électromagnétiques, en lieu et place des actuelles catapultes à vapeur. L’avantage des EMALS (electromagnétique aircraft launch system) réside principalement dans un encombrement moindre et la possibilité de régler encore plus précisément la puissance de lancement des avions de combat, qui passent de 0 à 250 km/h en 75 mètres (la longueur du pont d’envol du Charles de Gaulle).

Le futur porte-avions embarquera des Rafale au standard F5, mais aussi l’avion de combat de future génération, actuellement en cours de développement par l’Allemagne, l’Espagne et la France. Les spécifications du NGF (« next generation fighter ») ont été prévues dès le départ pour pouvoir être déployé depuis un porte-avions, nécessitant, notamment une crosse d’appontage, pour se poser sur cette base aérienne volante.

Le PA-NG accueillera également des drones, dont l’usage opérationnel tend à se développer dans le cadre des opérations de la Marine nationale. Les « drones accompagnateurs » du NGF, mais aussi, pourquoi pas ceux du Rafale (un dérivé du programme nEUROn de Dassault Aviation), devraient également faire partie du futur inventaire du groupe aérien embarqué.

Un cercle restreint de pays dotés d’un porte-avions

En actant le renouvellement de cette composante de l’aéronavale, la France entend ainsi rester dans le cercle très restreint des nations qui disposent d’un porte-avions. Seuls deux pays disposent de porte-avions à propulsion nucléaire: les États-Unis (11) et la France. D’autres pays possèdent des porte-avions à propulsion classique: Chine (3), Inde et Russie (1). La Chine a cependant rejoint très récemment le duo franco-américain, en mettant en service, en novembre dernier, son premier porte-avions à propulsion nucléaire, le Fujian.

D’autres pays mettent en œuvre des navires capables de faire décoller des avions et des hélicoptères: Brésil, Grande-Bretagne, Italie, Japon, Espagne, Corée du Sud, Turquie, Thaïlande.

La différence entre ces deux catégories réside dans la présence de catapultes pour les porte-avions, tandis que les porte-aéronefs sont équipés d’un tremplin, ou que les avions disposent de turbines supplémentaires, comme c’est le cas pour le F-35B de Lockheed Martin par exemple.

La question du deuxième porte-avions

Les débats sur la possibilité de doter la France d’un deuxième porte-avions reviennent à intervalles réguliers. Car le porte-avions est un outil de puissance militaire, politique, diplomatique et stratégique. Et lorsqu’il est en maintenance, la France ne dispose donc pas de cet outil.

Actuellement, l’objectif principal est d’assurer la relève du Charles de Gaulle. Selon la Loi de programmation militaire 2024-2030, des études de coûts seront menées pour proposer « une estimation des crédits nécessaires à la conception, à la réalisation, à l’activité et à l’entretien d’un second porte-avions de nouvelle génération ainsi qu’aux infrastructures et aux dépenses de personnel liées à son fonctionnement ». Selon le texte, la présentation de ces conclusions au Parlement doit avoir lieu en 2028.

À ce sujet, le chef d’état-major de la marine, l’amiral Nicolas Vaujour, déclarait récemment en audition parlementaire que cette question en soulevait bien d’autres:

« Au-delà de l’aspect budgétaire, la dimension industrielle est cruciale. À quel moment est-il plus opportun d’agir ? Est-il préférable de construire deux porte-avions similaires, donc deux porte-avions à propulsion nucléaire ? Ou vaut-il mieux, par la suite, opter pour des porte-avions différents, c’est-à-dire conventionnels ? Cette équation complexe, nous sommes en train de la poser méthodiquement pour répondre à cette question fondamentale. La décision n’est pas à prendre aujourd’hui. »

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Des agriculteurs en colère rassemblés devant la maison du couple Macron au Touquet

Des agriculteurs de la FNSEA sont mobilisés depuis 5h30 ce vendredi 19 décembre devant la résidence du couple Macron au Touquet (Pas-de-Calais).

En pleine grogne du monde agricole, des agriculteurs de la FNSEA manifestent, depuis 5h30 ce vendredi 19 décembre, devant la maison du couple Macron, au Touquet (Pas-de-Calais), a appris BFM Grand Lille.

Après l’annonce ce jeudi soir par Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, du report à janvier de la signature de l’accord UE-Mercosur, la FNSEA estimait que cette décision « n’est pas suffisante » et appelait ses adhérents à rester « mobilisés ».

Depuis plusieurs jours des centaines d’éleveurs et autres producteurs, en particulier dans le sud-ouest du pays, organisent des points de blocage, des manifestations et sont même allés jusqu’à Bruxelles pour faire connaître leur mécontentement.

207 vaches abattues en Ariège: qu’est-ce que la dermatose nodulaire?

Le président Macron « a beaucoup tergiversé » autour du Mercosur

Un mécontentement aussi bien sur le traitement français de l’épidémie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) que la crainte d’une signature du traité de libre-échange du Mercosur.

« Le président se bat pour l’agriculture et les agriculteurs français », a réagi ce vendredi matin l’entourage d’Emmanuel Macron auprès de BFMTV.

Daniel Fasquelle, le maire (LR) du Touquet, s’est déplacé sur les lieux de la mobilisation, visant celui à « protester » contre les déclarations du président et ses prises de position de ces derniers jours.

« On estime aujourd’hui ne pas être protégé comme on devrait l’être face à cet accord. Ils ne sont absolument pas rassurés », poursuit l’édile au micro de BFMTV.

Les agriculteurs sont venus dire qu’ils ne « comprennent pas la position de la France » et que le président Macron « a beaucoup tergiversé » autour du Mercosur. Daniel Fasquelle, tout comme les agriculteurs-manifestants, ont du « mal à faire confiance » au chef de l’État sur ce dossier.

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Boxe : le youtubeur Jake Paul résiste cinq rounds avant d’être mis K.-O. par Anthony Joshua

Anthony Joshua assène une droite à Jake Paul, à Miami (Floride), le 19 décembre 2025. MARCO BELLO / REUTERS

C’était écrit. Le Britannique Anthony Joshua a mis K.-O. l’ancien youtubeur devenu boxeur Jake Paul, vendredi 19 décembre à Miami (Floride). L’ancien champion du monde des poids lourds, sur la réserve pendant cinq rounds, décidait finalement d’accélérer au début de la 6e reprise pour terrasser son adversaire d’une belle droite.

Ce combat, diffusé par le géant du streaming Netflix, suscitait curiosité et moqueries puisqu’il opposait deux boxeurs aux niveaux et aux gabarits inégaux, devant plus 19 000 spectateurs, pour une bourse estimée à 184 millions de dollars (157 millions d’euros environ).

Un an après sa piteuse victoire contre Mike Tyson, légende du noble art alors âgée de 58 ans, l’Américain Jake Paul (1,85 m, 98 kg) s’est attaqué à un adversaire beaucoup plus jeune et plus dangereux avec Joshua (1,98 m, 110 kg), âgé de 36 ans, champion olympique en 2012 et champion du monde déchu de la catégorie reine des poids lourds.

Lire aussi | Mike Tyson, légende de la boxe, battu par le youtubeur Jake Paul à Arlington

La foudre au sixième round

Et l’opposition s’est, en effet, révélée inégale une fois les hostilités engagées, Jake Paul (28 ans) présentant un niveau évidemment très inférieur. Cet ex-trublion d’Internet, devenu boxeur professionnel sur le tard et promoteur, est apparu fuyant, s’est accroché à son adversaire, et a passé beaucoup de temps à terre, non pas à cause des coups reçus mais à force de se jeter dans les jambes du Britannique pour éviter ses coups puissants.

Les premiers rounds du combat ont donc offert un spectacle frustrant, les deux combattants n’échangeant presque aucun coup, Paul se défilant par tous les moyens, et Joshua (33 combats, 29 victoires, 4 défaites) se montrant peu entreprenant, malgré sa supériorité.

Après avoir été compté deux fois dans la 5e reprise, lors de laquelle il aura quand même asséné une droite à Joshua, Paul a fini par prendre la foudre lors du 6e round. Valeureux, il s’est relevé une troisième fois après avoir été compté avant d’être définitivement mis K.-O.

Ce combat décalé semblait être construit uniquement pour le buzz. Jake Paul (14 combats, 12 victoires, 2 défaites à présent) devait initialement affronter l’Américain Gervonta Davis, autre grand nom mais d’une catégorie de poids bien inférieure, mais a changé ses plans en novembre après les nouvelles accusations de violences domestiques lancées contre Davis.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Jake Paul contre Anthony Joshua : la mascarade de boxe qui pourrait mal tourner

« Pas ma meilleure performance »

Le milieu de la boxe s’inquiétait, avant le combat, pour la santé de Jake Paul face à un adversaire surpuissant à la technique immensément supérieure.

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« Ce n’était pas ma meilleure performance, a convenu Joshua au micro des organisateurs. Le but était de le mettre par terre, qu’il ait mal, ça a mis plus longtemps que prévu mais c’est fait. Il s’est bien défendu ce soir. Ça demande du courage. Il faut lui accorder du respect pour avoir essayé, mais il a affronté un vrai combattant. »

L’Américain a par la suite annoncé sur les réseaux sociaux, radiographie à l’appui, que sa mâchoire était doublement fracturée, comme il l’avait soupçonné dès la fin du combat.

Ex-roi des poids lourds à la carrière désormais entachée de nombreuses défaites, dont la dernière, en septembre 2024, contre son compatriote Daniel Dubois, Joshua a profité du micro tendu pour lancer un défi à Tyson Fury, son fantasque compatriote lui aussi ex-champion des lourds, qu’il n’a jamais affronté. Fury avait annoncé en janvier prendre sa retraite, mais a déjà su revenir après une telle annonce.

Lire aussi | Le boxeur Terence Crawford, champion du monde dans trois catégories de poids différentes, annonce sa retraite sportive

Le Monde avec AFP

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Une « revenante » de Daesh condamnée à 10 ans de réclusion pour association de malfaiteurs terroriste

Carole Sun, une Française rapatriée en 2022, a été reconnue coupable ce jeudi 18 décembre d’association de malfaiteurs terroriste. Elle avait rejoint la Syrie en 2014 à l’âge de 18 ans avec son frère aîné.

Une Française, la deuxième rapatriée des camps du nord-est syrien à être jugée devant la cour d’assises spéciale à Paris, a été condamnée ce jeudi 18 décembre à 10 ans de réclusion dans un dossier au sein duquel apparaissent de hauts cadres de Daesh réputés sanguinaires.

Au terme de trois jours de procès, Carole Sun a été reconnue coupable d’association de malfaiteurs terroriste. Sa peine est assortie d’une obligation de suivi socio-judiciaire de cinq ans ainsi qu’une injonction de soins.

Radicalisée sur les réseaux sociaux

Partie pour la Syrie en juillet 2014 à 18 ans avec son frère d’un an son aîné, elle avait été arrêtée en décembre 2017 par les forces kurdes alors qu’elle descendait le long de l’Euphrate au moment de la débâcle du groupe État islamique (EI). Des figures féminines du jihad figuraient aussi dans le convoi, dont Émilie König. La DGSI y verra une tentative de l’EI de « relocaliser » des membres dans des « poches » de son territoire, dont Idlib.

Carole Sun, aujourd’hui âgée de 30 ans, est revenue en France le 5 juillet 2022 lors du premier rapatriement massif d’enfants et de leurs mères depuis la chute en 2019 du « califat ». Elle s’est radicalisée sur les réseaux sociaux et présente son départ comme un « colmatage » de failles provoquées par des évènements traumatiques, dont un viol collectif lorsqu’elle a 14 ans.

Sur zone, résume le président, l’accusée, issue d’une famille de tradition chrétienne installée en région parisienne, côtoie ou habite avec « des personnes extrêmement médiatisées », « connues pour leurs exactions cruelles » ou combattant dans des unités qui compteront dans leurs rangs des assaillants des attentats du 13-Novembre 2015.

Les « codes de l’Etat islamique »

Parmi ces figures, Salaheddine Guitone, un Français propagandiste notoire. Elle l’a rencontré sur Facebook deux mois auparavant, le trouve « beau » et « doux ». Dès son arrivée, leur mariage est scellé. Il durera une dizaine de jours, car il meurt au combat.

Mais aussi son frère Charly Sun, aujourd’hui incarcéré en Irak et qui fut membre d’une unité de police islamique dirigée par le geôlier d’otages Salim Benghalem, volontiers vantard sur ses activités comme sur un cliché le montrant une tête décapitée dans la main.

En secondes noces, Carole Sun épouse un membre de l’Amni – le service de renseignements de l’EI – un homme qui, comme elle l’écrit à sa mère, « bute les traîtres ». Il se trouve aujourd’hui incarcéré en Irak. Quand le président interroge l’accusée sur un cliché montrant son bébé un pistolet semi-automatique sur les genoux, elle « ne (se) l’explique pas »: « c’est juste que j’étais dedans (l’idéologie), ça m’empêchait de voir que c’était grave ».

10 ans après le 13-Novembre, que reste-t-il de Daesh?

Quand son frère lui livre des récits de ses activités sanglantes: « je me suis pas offusquée », et les violences, « je pensais pas que ça serait aussi dur à voir », dit-elle encore, avant de lâcher après plusieurs heures d’interrogatoire que « la vérité, c’était l’État islamique et je fermais les yeux sur les exactions ». Elle reconnaît « avoir intégré les codes de l’EI » et « contribué à sa propagande ». Selon l’avocate générale, qui a requis 12 ans à son encontre, à « l’enjeu d’ordre public s’ajoute la massification alors qu’il reste tant de femmes à juger », une soixantaine.

Une « pro-Daesh »

À l’audience, elle a raconté les plus de quatre années passées avec ses deux enfants dans les camps syriens de déplacés et jihadistes présumés. Plus que l’extrême chaleur estivale dans le désert, les maladies ou la précarité, « le plus dur », affirme-t-elle, est « la population qui fait peur ».

« C’est comme une jungle », un « enfer » jonché de « rumeurs », de « peurs » et de femmes « extrêmement extrêmes », partisanes de l’excommunication. S’y déroule « une guerre de moeurs, même au niveau des enfants ». Elle décrit deux groupes à l’état d’esprit distinct: celles « d’avant Baghouz », « celles d’après », en référence à l’ultime bastion de l’EI tombé en 2019. « On est à l’affût ».

Plusieurs Françaises ont témoigné qu’elle restait une « pro-Daesh », ce dont elle s’est défendue. A ce jour, sur les femmes parties en zone irako-syrienne – plus du tiers des quelque 1.500 Français -, 160 sont rentrées, selon l’avocate générale, et, depuis 2017, 30 ont été jugées par la cour d’assises spécialement composée. D’autres l’ont été en correctionnelle.

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EN DIRECT, colère des agriculteurs : la Coordination rurale et la FNSEA donnent rendez-vous à Sébastien Lecornu en janvier avec de nouvelles mobilisations

Bonjour. Quelle est la situation des différents barrages encore en état de blocage ?

Alex barca

Merci pour votre question. Plusieurs blocages et rassemblements sont prévus samedi à l’appel de sections départementales de la Confédération paysanne et de la Coordination rurale, comme à Poitiers, devant la préfecture, à Saint-Etienne, à Aubagne (Bouches-du-Rhône), Neufchâteau (Vosges), ou encore devant la sous-préfecture de Nontron (Dordogne). Notre liste est loin d’être exhaustive et nous pourrons vous en dire davantage au fil de la journée.

De son côté, Vinci Autoroutes prévoyait hier soir – veille d’un premier week-end des vacances de Noël marqué par un trafic important –, une « nette amélioration » de la situation dans le Sud-Ouest, « avec la levée progressive des points de blocages », avec des « perturbations » persistant sur l’A64, notamment entre les échangeurs de Montréjeau et Briscous, et sur l’A10, où « certains échangeurs » pouvaient être encore « ponctuellement impactés ». Pour rappel, le ministre de l’intérieur, Laurent Nuñez, comptait vendredi après-midi 93 actions.

Après l’annonce du report de l’accord UE-Mercosur, les syndicats agricoles, reçus hier à Matignon, sont partagés sur la suite des blocages pour protester contre la gestion par le gouvernement de la dermatose bovine. Bertrand Venteau, président de la Coordination rurale, a demandé aux agriculteurs mobilisés « d’aller se reposer » au moins quelques jours. « La population est derrière nous, on ne peut pas se la mettre à dos », a-t-il rappelé sans pour autant demander la levée des barrages, laissant la main à ses sections départementales. La Confédération paysanne a déclaré, de son côté, ne « pas pouvoir appeler à lever les blocages » sans engagement sur l’arrêt de l’abattage total des bovins atteints de dermatose.

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Attentat à Sydney: le Premier ministre australien lance un programme national de rachat d’armes à feu

Une attaque terroriste, qui visait la communauté juive, a eu lieu à Sydney en Australie dimanche 14 décembre. 16 personnes sont mortes, dont l’un des deux tireurs.

Le Premier ministre australien a annoncé ce vendredi 19 décembre un programme national de rachat d’armes à feu afin de limiter leur circulation, à la suite de la fusillade de la plage de Bondi qui a fait 15 morts à Sydney.

« Les terribles événements de Bondi montrent que nous devons retirer davantage d’armes à feu de nos rues », a déclaré Anthony Albanese lors d’une conférence de presse.

Il a également annoncé que le pays observerait une journée d’hommage et de recueillement dimanche, soit une semaine après l’attaque, « l’occasion de nous tenir aux côtés de la communauté juive, de l’étreindre et de partager la douleur de tous les Australiens ». Une journée de deuil national sera également l’année prochaine, a ajouté le responsable.

600.000 armes remises en 1996

Le pays avait déjà opté pour le rachat d’armes à feu après une tuerie en 1996 sur l’île de Tasmanie (sud). Un homme de 28 ans avait ouvert le feu sur la foule à Port Arthur, un site touristique, tuant 35 personnes. En une année, les autorités australiennes avaient récupéré 600.000 armes remises par leurs propriétaires moyennant un programme de rachat.

« Ça peut se produire dans beaucoup de pays »: l’Australie sous le choc après l’attentat de Sydney

Sajid Akram et son fils Naveed sont accusés d’avoir tué 15 personnes lors d’une attaque antisémite à Bondi Beach dimanche soir, la tuerie la plus meurtrière en Australie depuis celle de Port Arthur.

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EN DIRECT, guerre en Ukraine : Volodymyr Zelensky appelle Washington à mettre la pression sur la Russie

L’émissaire russe pour les questions économiques, Kirill Dmitriev, a annoncé samedi qu’il se rendait à Miami, aux Etats-Unis, où une série de discussions ont débuté pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. « En route pour Miami », a écrit M. Dmitriev dans un message publié sur le réseau social X, en ajoutant un emoji de colombe portant un rameau d’olivier, symbole de paix, et en joignant une courte vidéo montrant le soleil du matin perçant les nuages au-dessus d’une plage bordée de palmiers.« Alors que les bellicistes continuent de travailler d’arrache-pied pour saper le plan de paix américain pour l’Ukraine, je me suis souvenu de cette vidéo de ma précédente visite : la lumière perçant les nuages d’orage », a-t-il ajouté.

Des équipes ukrainienne et européenne se sont également rendues dans cette ville de Floride pour participer aux négociations menées par Steve Witkoff, l’envoyé spécial de Donald Trump, et Jared Kushner, le gendre du président américain. La participation de la Russie et de l’Europe à ces pourparlers marque une avancée par rapport à la phase précédente, durant laquelle les Américains menaient des négociations séparées avec chaque partie.

Il est cependant peu probable que Kirill Dmitriev tienne des pourparlers directs avec les négociateurs ukrainiens et européens, les relations entre les deux parties restant extrêmement tendues. Moscou affirme notamment que la participation de l’Europe aux pourparlers ne fait que nuire au processus et présente les dirigeants du continent comme favorables à la guerre.

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Mobilisation des agriculteurs: le gouvernement « ne tolérera plus de nouveaux blocages »

Alors que la mobilisation des agriculteurs se poursuit dans plusieurs villes de France, la porte-parole du gouvernement a annoncé ce vendredi une réponse plus ferme de la part du gouvernement.

Le gouvernement « ne tolérera plus de nouveaux blocages », a annoncé la porte-parole Maud Bregeon sur RTL ce vendredi 19 décembre, alors que la mobilisation des agriculteurs se poursuit dans plusieurs villes de France contre l’accord UE-Mercosur et la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

« On ne veut pas opposer les policiers, les gendarmes et les agriculteurs. Mais pour autant, les Français doivent pouvoir rejoindre leur famille pour ces moments de fête (…) c’est aussi notre responsabilité », a-t-elle déclaré.

« Nous ne tolérerons plus de blocages et nous ferons tout ce qui est nécessaire (…). Nous le ferons avec discernement et c’est la consigne qui a été donné par Laurent Nuñez aux forces de l’ordre », a précisé Maud Bregeon.

La porte-parole du gouvernement a également évoqué la situation des commerçants. « De même, les commerçants – parce qu’on est aussi dans une période où les commerçants travaillent beaucoup – doivent pouvoir faire fonctionner leurs entreprises », a souligné Maud Bregeon.

Les syndicats agricoles reçus ce vendredi

Depuis plusieurs jours, les agriculteurs français sont mobilisés pour protester contre la gestion des cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) chez des bovins. Jeudi, 110 actions mobilisant 5.000 personnes ont été recensées en France en fin d’après-midi, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur.

À l’échelle de l’Europe, la colère des agriculteurs est aussi montée d’un cran. Ils étaient nombreux à manifester jeudi devant le Parlement européen à Bruxelles, mais également dans plusieurs de villes de France contre l’accord du Mercosur.

Dans la foulée, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a informé de son côté les dirigeants des 27 pays de l’Union européenne du report à janvier de la signature de cet accord commercial tant critiqué.

Pour espérer avancer dans le dialogue, le Premier ministre Sébastien Lecornu recevra ce vendredi à Matignon les syndicats agricoles pour évoquer la dermatose bovine mais aussi le traité de libre-échange avec les pays du Mercosur.

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Au procès de Lafarge, la défense demande au tribunal d’« avoir le courage de se plonger dans la complexité des faits »

L’ancien PDG de Lafarge, Bruno Lafont, lors de la première journée du procès du cimentier, accusé d’avoir financé le terrorisme en Syrie, au tribunal de Paris, le 4 novembre 2025. DIMITAR DILKOFF / AFP

Après trois dernières journées consacrées aux plaidoiries de la défense, les débats du procès de Lafarge pour « financement du terrorisme » se sont achevés, vendredi 19 décembre, devant le tribunal correctionnel de Paris. En attendant le délibéré, prévu le 13 avril 2026, ce défilé de robes noires a offert un épilogue provisoire à quatre semaines de débats particulièrement ardues, dans lesquels plusieurs acteurs de ce procès ont eux-mêmes admis s’être parfois perdus.

A ce dossier si complexe, les avocats qui se sont relayés à la barre durant trois jours ont entrepris d’ajouter encore un peu d’ombres, de nuances, en un mot, de doute, afin de compliquer davantage la tâche du tribunal présidé par Isabelle Prévost-Desprez. Alix de Saint Germain, l’une des deux avocates de Christian Herrault, l’ancien directeur adjoint opérationnel de Lafarge, a résumé la périlleuse ambition de ces plaidoiries, vendredi, en citant Paul Valéry : « Ce qui est simple est toujours faux, ce qui ne l’est pas est inutilisable. »

La plaidoirie la plus simple revenait, a priori, à Jacqueline Laffont, qui défend son presque homonyme Bruno Lafont, l’ancien PDG du cimentier, le plus haut cadre à avoir été renvoyé et celui contre lequel le parquet avait requis, mardi, la peine la plus lourde : six ans de prison et 225 000 euros d’amende. Cette sanction était notamment justifiée par sa position hiérarchique : « Quand le cheval trébuche, c’est le cavalier qui est responsable », avait cinglé le parquet.

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