Viols de Mazan : le procès en appel se tiendra du

Gisèle Pelicot, après le verdict du procès de Dominique Pelicot et de 50 coaccusés, au palais de justice d’Avignon, le 19 décembre 2024. MANON CRUZ / REUTERS

Le procès en appel des viols de Mazan se tiendra devant la cour d’assises du Gard, à Nîmes, du 6 octobre au 21 novembre, avec treize accusés dans le box, a annoncé, mardi 4 février, la cour d’appel de Nîmes dans un communiqué.

Principal accusé au premier procès devant la cour criminelle de Vaucluse de septembre à décembre 2024, à Avignon, Dominique Pelicot avait été condamné à vingt ans de réclusion criminelle, une peine assortie d’une mesure de sûreté des deux tiers (environ quatorze ans). Mais lui ne sera pas rejugé, n’ayant pas fait appel, contrairement à dix-sept des cinquante coaccusés, ces hommes qu’il avait recrutés sur Internet pour violer son épouse, droguée aux anxiolytiques.

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Quatre se sont depuis désistés, d’où le nombre de treize accusés à ce second procès, qui cette fois aura donc lieu devant une cour d’assises, c’est-à-dire une cour composée de jurés populaires. D’ici l’ouverture de ce second procès, ces treize appelants ont encore la possibilité de se désister.

Dominique Pelicot, âgé de 72 ans, devrait cependant être appelé à témoigner à la barre, mais uniquement en tant que témoin. Il n’a pas fait appel car il « refuse » de contraindre « Gisèle à une nouvelle épreuve, à de nouveaux affrontements », avait expliqué son avocate Me Béatrice Zavarro à l’Agence France-France (AFP). Pour lui, « Madame Pelicot n’est pas et n’a jamais été son adversaire », avait-elle précisé.

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« Gisèle Pelicot se prépare à affronter ce nouveau procès »

Reconnus coupables pour la plupart de viols sur Gisèle Pelicot, à son domicile de Mazan (Vaucluse) entre 2011 et 2020, les cinquante coaccusés, âgés de 27 à 74 ans, avaient été condamnés à des peines allant de trois ans dont deux avec sursis, pour un retraité jugé pour agression sexuelle, à quinze ans de réclusion criminelle pour un homme venu six fois violer Mme Pelicot.

La principale victime, Gisèle Pelicot, devrait elle aussi être présente pour ce nouveau procès. Devenue une icône féministe, notamment pour avoir refusé que le premier procès se tienne à huis clos, afin que la « honte change de camp » et ne pèse plus sur les épaules des victimes de viols, la septuagénaire n’a « pas peur » d’un nouveau procès, avait indiqué à l’AFP Me Antoine Camus, l’un de ses avocats. « Elle entend en être et elle se prépare à affronter ce nouveau procès avec la même détermination et le même courage », avait-il insisté.

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Même s’il ne comparaîtra donc qu’en tant que témoin, Dominique Pelicot n’en a pourtant pas fini avec la justice. Mis en examen par le pôle « cold cases » de Nanterre, il pourrait d’ici peu être jugé pour une tentative de viol en 1999 en Seine-et-Marne, mais surtout un viol suivi de meurtre en 1991 à Paris, celui d’une jeune agente immobilière de 23 ans.

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Le Monde avec AFP

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Avion de ligne supersonique: Boom Supersonic fait passer le mur

C’est une nouvelle étape importante pour l’entreprise américaine avant la production d’Overture, cet avion de ligne qui volera à 1.7 Mach.

Petit à petit, la perspective de voir le retour d’un avion supersonique dans le ciel, plus de 20 ans après la fin du Concorde, devient palpable.

Boom Supersonic a en effet réalisé avec succès le premier vol supersonique de son avion démonstrateur XB-1 au Mojave Air & Space Port en Californie, après des premiers tests menés en août dernier.

La jeune entreprise américaine ne cache pas sa satisfaction, indiquant avoir « conçu, construit et piloté le premier jet supersonique civil fabriqué en Amérique ».

« Historiquement, les avions supersoniques ont été l’œuvre des États-nations, développés par les armées et les gouvernements. Le vol supersonique du XB-1 est le premier jet développé indépendamment qui franchit le mur du son. »

Le XB-1 s’est hissé à 35.290 pieds d’altitude et a poussé les gaz pour atteindre Mach 1,122 (soit 1.385,4 Km/h) franchissant donc le mur du son pour la première fois.

« Un petit groupe d’ingénieurs talentueux et dévoués a accompli ce qui nécessitait auparavant des gouvernements et des milliards de dollars. Nous allons maintenant développer la technologie du XB-1 pour l’avion de ligne supersonique Overture. Notre objectif ultime est de faire profiter tout le monde des avantages du vol supersonique », se féliciteBlake Scholl, fondateur et PDG de Boom Supersonic.

Technologies différentes du Concorde

Le XB-1 est un démonstrateur qui doit servir de base technique à l’avion de ligne baptisé Overture que Boom souhaite effectivement produire et commercialiser.

Le démonstrateur XB-1 de Boom Supersonic © Boom Supersonic

Basée à Denver, dans le Colorado, la jeune entreprise développe depuis 2014 cet appareil. Elle a réalisé une levée de fonds de 100 millions de dollars en 2019, et a reçu 130 pré-commandes de la part de compagnies américaines et japonaises. Elle dispose aujourd’hui de sa propre super-usine d’assemblage.

Avec son aile en delta, sa taille de guêpe et son nez pointu, le futur quadri-réacteurs a de grandes ressemblances avec le Concorde. Mais cela s’arrête là. L’avion s’appuie sur des technologies complètement différentes, notamment pour le fuselage en matériaux composites annoncé bien plus léger que celui du Concorde en alliage d’aluminium.

Overture, l’avion supersonique de Boom © Boom Supersonic

L’objectif affiché par le constructeur est d’embarquer environ 70 personnes pour des liaisons transocéaniques. Avec une vitesse de 1.7 Mach (contre 2.2 pour le Concorde), il volera deux fois plus vite que les appareils actuels.

L’Overture vise ainsi des trajets comme New York-Rome en moins de 5 heures (au lieu de 8), San Francisco-Séoul en un peu plus de 8 heures (au lieu de plus de 12 heures) ou encore Zurich-Philadelphie en moins de 5 heures (au lieu de 9 heures). 600 routes sur la planète seraient exploitables, affirme Boom, soit bien plus que le Concorde.

L’entreprise a multiplié les contrats avec des équipementiers aéronautiques comme le français Latecoere qui a en charge l’architecture complète du système d’interconnexion du câblage électrique d’Overture.

Boom Supersonic vise « une mise en service avant la fin de cette décennie », mais la route sera encore longue même s’il constitue le projet d’avion supersonique commercial le plus avancé, selon les spécialistes.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business

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ChatGPT Gov: OpenAI lance une version de son chatbot pour

Conçue pour le gouvernement, ChatGPT Gov permettra aux employés de ces agences d’utiliser son IA dans un cadre plus sécurisé.

OpenAI, la start-up qui a lancé la vague de l’intelligence artificielle (IA) générative avec ChatGPT, a présenté mardi ChatGPT Gov, une version de son modèle d’IA conçue spécialement pour le gouvernement américain.

L’entreprise californienne commercialise déjà une version pour les sociétés, ChatGPT Enterprise. ChatGPT Gov est censé aller encore plus loin en termes de protection des données: les utilisateurs, des employés d’agences gouvernementales, pourront fournir au modèle des informations non publiques dans un cadre plus sécurisé.

« Depuis 2024, plus de 90.000 utilisateurs de plus de 3.500 agences gouvernementales fédérales, étatiques et régionales des États-Unis ont envoyé plus de 18 millions de messages sur ChatGPT pour faciliter leur travail quotidien », a souligné OpenAI dans un communiqué, citant des tâches telles que la traduction de documents, la rédaction de résumés ou de rapports, ou encore la production de code informatique pour créer des applications.

« Maintenir et renforcer le leadership mondial de l’Amérique »

Le nouveau produit sort une semaine après l’investiture de Donald Trump et de nombreux développements dans le domaine de l’IA, impliquant la nouvelle administration et OpenAI.

Le président des Etats-Unis a notamment dévoilé la semaine dernière « Stargate », un projet réunissant OpenAI, Oracle (spécialiste du « cloud ») et le géant japonais des investissements SoftBank, pour investir jusqu’à 500 milliards de dollars sur quatre ans dans des infrastructures IA aux Etats-Unis.

« Nous pensons que l’adoption de l’intelligence artificielle par le gouvernement américain peut stimuler l’efficacité et la productivité et qu’elle est essentielle pour maintenir et renforcer le leadership mondial de l’Amérique dans cette technologie », a assuré OpenAI.

Les équipes de Donald Trump ont entrepris de tailler dans les dépenses à tous les niveaux, notamment en suspendant des milliards de dollars d’aides publiques à l’étranger et sur le territoire américain.

« En mettant nos produits à la disposition du gouvernement américain, nous voulons nous assurer que l’IA sert l’intérêt national et le bien public, dans le respect des valeurs démocratiques, tout en permettant aux décideurs politiques d’intégrer ces capacités de manière responsable afin de fournir de meilleurs services au peuple américain », a ajouté l’entreprise.

L’IA générative est considérée comme un enjeu de sécurité nationale par les Etats-Unis. L’irruption d’un rival chinois à ChatGPT, DeepSeek, y sème la panique depuis ce weekend, de la Silicon Valley à la Maison Blanche.

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Japon: la ville d’Osaka interdit la cigarette dans ses rues

La troisième ville du pays a décidé d’interdite la cigarette pour « les gens se sentent en sécurité », à quelques semaines de l’ouverture de l’Exposition universelle.

La ville japonaise d’Osaka a imposé depuis lundi 27 janvier une interdiction de fumer dans les rues à quelques semaines de recevoir l’Exposition universelle qui attirera notamment des millions de visiteurs étrangers.

« L’Exposition universelle commence en avril, nous voulons accueillir de nombreuses personnes venues du monde entier. Nous voulons donc faire d’Osaka une ville où les gens se sentent en sécurité avec des rues sans fumée », avait déclaré le maire Hideyuki Yokoyama début janvier en dévoilant cette décision.

Près de 160 pays ou régions doivent participer à l’Expo-2025 du 13 avril au 13 octobre, un événement mondial organisé tous les cinq ans.

Interdiction déjà en vigueur dans certaines zones

Les autorités d’Osaka ont étendu à l’ensemble de la ville l’interdiction qui existait déjà dans six zones, dont le quartier autour de la gare. Les contrevenants s’exposent à une amende de 1.000 yens (environ 6,10 euros).

Au Japon, il est déjà interdit de fumer en marchant dans la plupart des lieux, les fumeurs se retrouvant parqués dans des lieux exigus installés dans les gares ou les jardins par exemple.

À partir d’avril, la région d’Osaka interdira également de fumer dans les restaurants dont la surface assise est supérieure à 30 m², sauf si les établissements disposent d’une salle fumeurs.

Au Japon, la loi actuelle interdit la cigarette dans les établissements dont la surface assise est supérieure à 100 m².

Inquiétude avant l’Exposition universelle

L’Expo-2025, installée sur une île artificielle à l’entrée de la ville, suscite des doutes en raison de la lenteur des ventes de billets et inquiètent les Japonais pour le coût financier, notamment concernant le budget de construction.

Près de 7,5 millions de billets avaient été vendus début janvier pour l’événement qui doit durer six mois, soit moins de la moitié de l’objectif des organisateurs.

Au Japon les recettes fiscales générées par le tabac rapportent environ 2.000 milliards de yens (12,25 milliards d’euros). L’Etat détient également un tiers des parts de Japan Tobacco, la troisième plus grande société de tabac au monde.

La consommation de tabac au Japon est en baisse, à l’instar d’une tendance mondiale plus large, avec un taux de fumeurs de 15,7% en 2023.

En Europe, Milan, capitale italienne de la mode et de la finance, a décidé d’interdire la cigarette dehors à partir du 1er janvier, une première dans la péninsule.

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Soumission chimique: la « fiabilité » des kits pour particuliers questionnée par

Carine Wolf-Thal, la présidente du Conseil national de l’ordre des pharmaciens, a appelé les pharmaciens à la « vigilance » vis-à-vis des kits de dépistage de la soumission chimique à destination des particuliers. Leur fiabilité est incertaine.

L’Ordre national des pharmaciens a émis ce mercredi 29 janvier « des réserves » au sujet des kits de détection de substances chimiques dans les boissons, vendus dans certaines officines, et a appelé les pharmaciens « à la vigilance ».

« Ce qui interroge quand même, c’est que ces tests n’ont, à ma connaissance, pas de marquage CE », gage du respect des exigences réglementaires pour que ce produit puisse être commercialisé en Europe, a indiqué Carine Wolf-Thal, la présidente du conseil national de l’ordre des pharmaciens.

Généralement proposés dans les milieux de la nuit et les festivals, ces tests – la détection se fait grâce à un petit bâtonnet que l’on trempe dans la boisson – sont parfois vendus dans « certaines officines » mais n’ont pas « fait leurs preuves de sécurité et de fiabilité » à ce stade, a-t-elle ajouté à l’occasion d’un point presse.

« Le risque c’est que ce soit faussement rassurant », même si « on ne peut pas complètement balayer d’un revers de main l’idée de tester une boisson », selon elle.

Les pharmacies, un « refuge » des victimes de violences

En outre, ce genre de tests, fabriqués aux États-Unis et au Royaume-Uni notamment, ne figurent pas non plus pour l’heure dans la liste des marchandises autorisées qu’un pharmacien peut vendre en officine.

« La question, c’est ‘est-ce que cela doit entrer dans la liste ou pas?' », interroge Carine Wolf-Thal. En attendant, « attention au choix de référencement de ce test », a-t-elle dit.

La soumission chimique consiste en l’administration de substances psychoactives à un individu, souvent une femme, à son insu, à des fins notamment d’agression et de viol.

L’ordre des pharmaciens rappelle que pendant la crise sanitaire liée au Covid, les pharmacies ont servi « de refuge, de lieu d’alerte » aux victimes de violences sexuelles et sexistes.

Le Comité d’éducation sanitaire et sociale de la pharmacie française (Cespharm) apporte aussi des « éléments pour aider les pharmaciens » à réagir face à ces situations.

Un autre dispositif à l’étude

Le gouvernement avait relancé en octobre une mission sur le sujet de la soumission chimique confiée à la sénatrice RDSE Véronique Guillotin et à la députée MoDem Sandrine Josso.

Celle-ci avait notamment recommandé que les pharmacies puissent délivrer, sur prescription médicale, aux femmes qui pensent avoir été droguées, un « kit de détection » ou « kit du lendemain » avec des « flacons pour recueillir l’urine », les adresses utiles et « toute la marche à suivre » pour accéder à la preuve.

« Rien n’a été encore décidé » sur l’analyse de substances chimiques à partir d’un prélèvement sanguin ou urinaire, a indiqué Carine Wolf-Thal, mais cela va « faire partie d’un très prochain rendez-vous ».

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Budget: après les propos de Bayrou sur « la submersion » migratoire,

La ligne de discussion entre les socialistes et le gouvernement est rompue depuis hier. Manifestement soucieux de pouvoir soutenir le budget de l’État qui doit être voté à l’Assemblée lundi, le PS tend des perches à François Bayrou. Il cherche à « faire monter les enchères », analyse l’un de ses proches à Matignon.

Plus de son, plus d’image. Depuis lundi soir et les propos du Premier ministre François Bayrou qui a évoqué « un sentiment de submersion » migratoire, les socialistes sont rouges de colère.

Après avoir signé et persisté le lendemain devant les députés, les élus du groupe de Boris Vallaud ont annoncé dans la foulée l’annulation d’un rendez-vous avec le gouvernement, à quelques jours du vote du budget dans l’hémicycle. Une très mauvaise nouvelle pour François Bayrou qui a besoin d’eux pour parvenir à le faire adopter.

« Il n’y a pas de discussions depuis hier soir. Notre préalable est que les échanges se font sans le RN. Et là, on sent une volonté de draguer les députés de Marine Le Pen », résume un collaborateur socialiste auprès de BFMTV.com.

Depuis des semaines, François Bayrou tente pourtant d’amener dans son sillon les troupes d’Olivier Faure, le premier secrétaire du PS avec, à la manœuvre, Éric Lombard, le ministre de l’Économie. Jusqu’ici, ses calculs ont très bien fonctionné. Si aucun député socialiste n’a fait son entrée au gouvernement, le parti à la rose a décidé de ne pas soutenir la motion de censure débattue mi-janvier qui aurait pu faire tomber le Premier ministre.

En échange, le centriste y a mis du sien et lâché du lest sur plusieurs points clefs, de la fin de la suppression des 4.000 postes d’enseignants dans le budget 2025 en passant par une conférence sociale sur les retraites et la suppression de nouveaux jours de carence pour les fonctionnaires.

« Trop grave pour qu’on laisse passer »

De quoi s’assurer d’un vote des socialistes pour le budget de l’État et de la sécurité sociale et de s’éviter au passage d’être renversé.

« Bayrou a fait un pas vers nous, on a fait un pas vers lui. C’était une vraie négociation. Mais là, ce qu’il a dit est trop grave pour qu’on laisse passer. On ne peut pas transiger avec nos valeurs », regrette un député PS.

Concrètement, les socialistes devraient voter contre un projet d’accord sur le budget entre le Sénat et l’Assemblée ce jeudi au sein d’un conclave qui réunit des députés et des sénateurs.

Ce geste sera cependant symbolique. Au sein de la commission mixte paritaire, le nom de cet espace de discussion, la gauche compte 4 élus et le RN 2 pour un total de 14 parlementaires. Les échanges devraient donc être conclusifs et permettre un vote dans l’hémicycle lundi.

« Il faut que Bayrou nous aide à l’aider »

Si les socialistes votaient contre le budget ce jour-là, « la piste la plus probable » aujourd’hui d’après l’un d’entre eux, François Bayrou dégainerait probablement le 49.3 qui permet d’adopter un texte sans vote. Cela déclencherait ensuite une motion de censure qui pourrait faire tomber le Premier ministre si la gauche et le RN la soutenaient.

« Personne ne sait ce qui va se passer la semaine prochaine, on peut très bien ne plus être là dans 8 jours. François Bayrou peut tomber comme Michel Barnier », reconnaît un conseiller ministériel.

« On a tous envie d’avoir un budget. Mais il faut que François Bayrou nous aide à l’aider », résume de son côté un sénateur socialiste.

Des demandes hors des radars de Bayrou

Pour ce faire, le parti à la rose a déjà fait la liste des propositions qui pourraient renverser la vapeur. Premier point pour faire repartir les discussions: « retirer les mots qui ont blessé inutilement », a avancé le député PS Philippe Brun ce mercredi matin sur Sud radio.

Si le Premier ministre aurait pu être à nouveau interpellé aux questions d’actualité au gouvernement sur le sujet à l’Assemblée et au Sénat, il ne sera finalement pas présent, pour assister aux obsèques du journaliste Jean-François Kahn.

Seconde demande: « une augmentation du smic immédiat », jusqu’ici toujours rejetée par le camp présidentiel. Dernière requête formulée par la maire PS de Nantes Johanna Rolland sur Public Sénat ce mercredi: que François Bayrou dise « qu’il ne va pas toucher à l’aide médicale d’État », ce dispositif qui permet aux personnes sans-papier de se faire soigner gratuitement en France.

« Faire monter les enchères »

Le Sénat a largement restreint l’AME en décembre et coupé dans son financement lors du vote du budget de la sécurité sociale. Mais François Bayrou n’a pour l’instant jamais abordé aucun de ces sujets, rendant difficile l’ouverture d’avancées en la matière.

« On est dans un réflexe de négociations qui existe souvent: faire monter les enchères », avance de son côté un proche de François Bayrou qui renvoie la balle aux socialistes.

« On ne peut pas depuis Matignon intervenir dans les négociations internes au PS », juge encore l’entourage du Premier ministre tout en assurant « que la porte des discussions est toujours ouverte ».

La porte-parole du gouvernement Sophie Primas, a, elle, été plus directe. « Nous ne souhaitons aucune prise d’otage sur le budget », a jugé cette proche de Gérard Larcher à la sortie du Conseil des ministres, appelant chacun à « avoir le sens des responsabilités ».

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« Qu’est-ce que j’aurais pu faire? »: agressés au couteau en sortant

En juin 2024, deux frères âgés de 16 et 17 ans ont été agressés au couteau et violemment frappés en sortant du RER à Palaiseau puis dépouillés. Les agresseurs ont bien été identifiés, mais n’ont à ce jour pas été condamnés.

Le 2 juin dernier, alors qu’ils rentraient chez eux, Mathis et Arthus âgés respectivement de 17 et 16 ans, ont été agressés au couteau et violemment frappés par trois adolescents à la sortie du RER à Palaiseau.

« On sort du wagon et très rapidement, ils se mettent derrière nous. Un devant et deux derrière », raconte l’un des frères à BFMTV. Les deux adolescents sont frappés à plusieurs reprises. Mathis, l’aîné, a le nez brisé et Arthus, l’arcade et la paupière ouvertes.

Un des agresseurs pointe alors un couteau en direction de Mathis. « Je baisse la tête et c’était un vrai un couteau », se souvient le jeune homme. Les deux frères n’ont pas le choix et décident de donner leurs affaires à leurs agresseurs: téléphone portable, montre, bijoux, etc. « Je me dis ‘mais qu’est-ce que j’aurai pu faire pour que ça ne se passe comme ça?' », se questionne à son tour Arthus.

Les deux frères obtiendront respectivement huit et dix jours d’incapacité totale de travail. Trois jours après l’agression, Mathis, en classe de terminale, passait son baccalauréat.

L’affaire « toujours au même niveau »

Quelques jours après, les trois agresseurs sont identifiés. Âgés de 15 et 16 ans, ils sont déjà connus des services de police. D’après l’entourage des victimes, ils ont reconnu les faits en garde à vue.

Dès le vendredi suivant, ils ont été déférés devant un juge, puis convoqués en septembre pour la première audience sur la culpabilité. L’audience fixant leur peine, qui aurait dû intervenir au plus tard six mois après, n’a toujours pas fixée à ce jour.

L’audience au civil pour fixer d’éventuelles indemnités pour les victimes aura, elle, lieu le 13 février prochain après un premier report. En attendant, leurs agresseurs n’ont toujours pas été condamnés. Une situation qui décourage la mère des deux victimes.

« On voit qu’il y a beaucoup d’énergie qui a été déployée, mais finalement pour pas grand-chose puisque l’affaire en est toujours au même niveau », déplore Élodie, la mère de Mathis et Arthus.

« Aujourd’hui, je me sens chanceuse quand je vois ce qui se passe, je prends conscience qu’en fait ce jour-là j’ai eu de la chance », estime-t-elle.

L’agression de Mathis et Arthus fait écho à la mort d’Elias, cet adolescent de 14 ans poignardé à Paris après une tentative de vol de son portable, le 24 janvier. Les deux suspects ont été mis en examen et placés en détention provisoire ce lundi pour « extorsion avec violences ayant entraîné la mort et violences volontaires sur mineur de quinze ans sans incapacité ».

Alexandra Gonzalez, Pierre Barbin, Julien Apaloo avec Orlane Edouard

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