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Dans les familles françaises, l’égalité entre les pères et les mères est encore loin d’être la règle

Célébrés avec enthousiasme dans les livres et les films à partir des années 1990, les « nouveaux pères » sont difficiles à apercevoir lorsque l’on se plonge dans l’univers aride des statistiques sur les « tâches parentales ». Si les discours sur la paternité ont changé, rares sont en effet les enfants qui grandissent, jour après jour, dans une famille paritaire et équilibrée. « L’implication des pères dans la sphère domestique est une dimension cruciale de l’égalité de genre mais, en France, les inégalités restent importantes », résume la sociologue Estelle Herbaut dans une étude réalisée pour la Fondation pour les sciences sociales.

Titulaire d’une chaire de professeure junior CNRS sur les inégalités éducatives, la chercheuse fonde ce sévère diagnostic sur la première enquête d’envergure nationale consacrée à l’environnement des enfants : l’Etude longitudinale française depuis l’enfance (ELFE). Piloté par l’Institut national d’études démographiques et l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, ce questionnaire qui suit, pendant vingt ans, plus de 18 000 enfants nés en 2011 est très détaillé : il s’intéresse à la fois à la santé des enfants, à leur scolarité, à leur alimentation, à leur vie familiale et sociale et à leur environnement.

Les entretiens suivis avec chacun des parents fourmillent de mille et un détails qui permettent de découvrir les petits arrangements qui régissent au jour le jour la vie de couple : qui fait les courses, qui s’occupe du linge, qui remplit le lave-vaisselle, qui se lève quand l’enfant pleure la nuit, qui lui change ses couches, qui le conduit à son lieu de garde, qui dessine ou chante avec lui ; mais aussi qui lui donne son bain, qui lui coupe ses ongles ou encore qui le mouche. Pour toutes ces tâches, l’enquêteur ne se contente pas de recueillir des informations : il s’intéresse aussi au ressenti de chacun des parents.

Table des matières

Les pères s’arrangent

Le tableau dressé par cette enquête diffère certes de celui des années 1950 ou 1970, mais il est loin, très loin, de témoigner d’un partage des tâches. Les couples où le père est autant, voire plus investi, que la mère restent minoritaires, notamment lorsque l’enfant est petit, observe Estelle Herbaut. Alors que, dans les pays scandinaves, les hommes assument pleinement leur rôle auprès du bébé, leurs homologues français se tiennent au bord du chemin : quand l’enfant a 2 mois, ils ne participent qu’à 30 % des tâches parentales. En France, conclut la chercheuse, les soins apportés aux nourrissons « relèvent toujours de la sphère maternelle ».

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