LETTRE DE MADRID
Au mausolée de la vallée de Cuelgamuros, lequel servit de tombe à Franco jusqu’en 2019 et où plus de 30 000 combattants des deux camps de la guerre civile sont enterrés, à San Lorenzo de El Escorial (Espagne), le 27 mars 2025. SUSANA VERA / REUTERS
Cet hiver, Léo, 13 ans, collégien de la banlieue ouest de Madrid, est revenu d’un voyage scolaire avec une foule de questions sur le général Franco et la dictature qu’il imposa à son pays de 1936 à 1975. « Mon copain Alvaro m’a raconté qu’en réalité, ce sont les républicains qui ont commencé la guerre et que Franco [dont la tentative de coup d’Etat militaire en juillet 1936 déclencha la guerre civile] est juste intervenu pour rétablir l’ordre. Et puis, il a reconstruit l’Espagne, bâti des routes et donné du travail aux gens », a-t-il énuméré devant son père, Juan Diego Fernandez, abasourdi. Pis, l’adolescent a révélé que, dans sa classe, plusieurs élèves chantaient à tout vent l’hymne phalangiste des nostalgiques du Caudillo, Cara al sol, appris sur l’application TikTok.
Son cas est loin d’être isolé. Saluts et chants fascistes dans des discothèques, discours révisionnistes dans les cours de récréation, apologie du franquisme lors de sorties scolaires… Ces derniers mois, la presse espagnole se fait l’écho de l’augmentation des manifestations franquistes chez les jeunes.
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