Au lendemain des tirs qui ont visé la prison de La Farlède, dans la nuit du 14 au 15 avril, les agents pénitentiaires font part de leurs inquiétudes. Gérald Darmanin, ministre de la Justice, leur a rendu visite ce mardi.
Luynes, Valence… Plusieurs établissements pénitentiaires français ont été ciblés par des incendies ou des tirs dans la nuit du lundi 14 au mardi 15 avril. À La Farlède (Var), quinze impacts de balles ont été retrouvés sur la porte de la prison.
« Au début, on pensait que c’était des feux d’artifice. Ça a duré moins de 10 secondes, c’était hyper rapide, en plus il pleuvait beaucoup », se remémore Rayane, agent pénitentiaire.
Les employés appellent alors le poste de la porte principale pour se renseigner, mais pas de réponse de leur collègue. « On est parti directement se rendre à la porte pour voir ce qu’il se passait et on est arrivé à la fin des tirs, c’est là qu’on a vu la collègue se cacher sous le bureau », poursuit Rayane.
Le bâtiment a été visé par des tirs à l’arme automatique, d’après les informations de BFMTV. Si aucun blessé n’est à déplorer, ces attaques coordonnées ont fait naître une inquiétude importante chez les agents pénitentiaires de l’ensemble du pays.
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Une balle a traversé la porte
Ceux de La Farlède ont exprimé leurs craintes à BFM Toulon Var ce mardi. « Ça a été compliqué de la voir en état de choc et quand on a tourné la tête vers la droite, il y avait l’impact des balles à hauteur de tête », explique à son tour Yasmine.
Sur place, un drame a été évité de peu: l’une des balles a traversé la porte du bâtiment et s’est logée dans une vitre.
« Ce n’est pas blindé, ça résiste pas à toute sorte de balle. Il faut que ce soit vite corrigé par l’administration, ça aurait pu être dramatique, il y aurait pu y avoir un agent derrière », déplore le délégué régional adjoint du syndicat pénitentiaire des surveillants.
Celui-ci n’est « pas choqué » par l’attaque puisque cela s’est « déjà fait plusieurs fois » selon lui. Il reste tout de même interloqué par la « violence » de l’acte. « Quinze coups de kalachnikov, on ne sait pas si c’est pour blesser du surveillant, juste pour marquer le coup… » poursuit-il au micro de BFM Toulon Var.
Depuis l’incident, rien n’est plus pareil pour les agents pénitiaires, qui ont désormais « la boule au ventre », confie Rayane. « Il faut qu’on soit aux aguets, parce qu’on a compris que le danger est présent à tout moment et n’importe où, que ce soit chez nous ou au travail. On vit dans la peur au final », témoigne Yasmine.
Malgré les craintes, les deux agents ont choisi de reprendre immédiatement le travail. « On veut montrer qu’on est là et que peu importe ce qui se passera on sera toujours présent », affirme l’agente.
Gérald Darmanin s’est rendu sur place
Le ministre de la Justice Gérald Darmanin s’est rendu sur place ce mardi, pour « apporter son soutien » aux agents pénitentiaires et réaffirmer que « la République ne reculera pas » devant ces « intimidations ».
Plusieurs agents pénitentiaires en congés ont également rejoint leurs collègues pour les soutenir. Ensemble, ils ont demandé des garanties concernant leur sécurité au ministre.
Ce dernier a assuré avoir demandé à Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, de veiller à ce que la sécurité aux abords des centres pénitentiaires soit renforcée avec la présence de gendarmes et de policiers, dans les jours et les semaines à venir « pour qu’il n’y ait pas de nouveau drame ».
Laura Berlioz avec Mathias Fleury
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